Depuis son adoption en novembre 2017 par le parlement nigérien, la loi de finances 2018 suscite toujours des contestations. Jugée « antisociale » par certains acteurs, cette loi a été à plusieurs reprises dénoncée par les acteurs de la société civile. D’ailleurs, l’engagement énergique de certains membres de la société civile contre certaines dispositions de cette nouvelle mesure a été sanctionné par des inculpations de « complicité de destruction de biens publics et privés » et « organisation et participation à une manifestation interdite ». Ce qui a permis d’écrouer certaines figures de proue de ce mouvement de contestation.
Le dernier rebondissement en date est l’audition, lundi,au tribunal de Niamey de Maikoul Zodi et Ibrahim Diori inculpés d’« organisation et participation à une manifestation interdite et destruction de biens ».
Au micro du Studio Kalangou, Kaka Touda, membre du cadre de concertation des acteurs de la société civile nigérienne reste confiant quant au sort de leurs camarades : « […] nous sommes très confiants que les prochains jours, nos camarades seront libres pour plusieurs raisons […] ».
Sur le même volet, le parlement du Niger a ouvert la 1ère session extraordinaire au titre de l’année 2018. Parmi les objectifs du parlement, un projet de loi portant rectification de la loi de finances 2018 est à l’ordre du jour. C’est dans ce contexte que, Sadou Dillé, président du groupe parlementaire PNDS-Taraya explique au micro du Studio Kalangou que le gouvernement a enregistré « des recettes supplémentaires tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, donc y a eu de nouvelles recettes qu’il va falloir reprogrammer […] les mesures fiscales qui vont être retouchées c’est pour faciliter le paiement aux différents contribuables […] ».
Mais l’opposition, par la voix de Soumana Sanda, dénonce une mise en scène par le gouvernement dans le but de d’amadouer la communauté internationale : « […] nous sommes habitués à ce que les budgets soient des budgets trompe-l’œil , qui montrent non pas aux nigériens, qu’il y a une sorte de dynamisme au niveau de la mobilisation des ressources […] mais c’est destiné à l’extérieur, pour montrer, qu’effectivement au Niger, les différentes réformes sont engagées, que les populations sont satisfaites et que tout se passe pour le meilleur du monde […] ».