Attaques des populations civiles et militaires, limitation de la liberté d’aller et venir, populations déplacées, marchés fermés dans certaines localités, activités économiques tournant au ralenti, vie chère etc. C’est la situation déplorable dans laquelle végètent les populations de la Région de Diffa à cause de l’insécurité née du terrorisme.
Le témoignage d’un habitant du département de N’guigmi au micro du studio kalangou « C’est une situation catastrophique où vous avez des difficultés à vous nourrir, des difficultés d’aller et de venir. Aujourd’hui les conditions sont extrêmement difficiles. La population vit une psychose générale à cause des attaques aux alentours de N’Guiguimi. Les agriculteurs et les éleveurs n’ont rien et il n’y a pas là où ils vont cultiver. S’il y avait où cultiver, on ne va pas attendre la vente à prix modéré ».
Cette insécurité affecte également certains secteurs sociaux de base la santé, l’éducation notamment. Falmata Mamadou Adji, une habitante de la commune de Kabaléwa au micro de studiokalangou « Maintenant il y a certains enfants qui ne partent même plus à l’école. Les enseignantes ont peur. On ne trouve pas à manger. C’est au lac Tchad que nous vivions, maintenant c’est fermé. L’accès à tout est fermé. Tu ne peux pas aller à l’hôpital la nuit car les agents de santé ne travaillent pas la nuit à cause de l’insécurité ».
Les populations déplacées ont du mal à joindre les deux bouts malgré les efforts conjugués de l’Etat et de ses Partenaires. C’est le cas d’une veuve rencontré sur l’un des sites des réfugiés de Kabaléwa, dont le mari a été tué et ces trois enfants enlevés par les combattants de « Boko Haram ». Elle est désormais seule à élever sept enfants.
Selon cette veuve : « Une fois on nous a donné 15 milles francs, après, plus rien. Je n’ai pas de mari. C’est Dieu qui me nourrit », en attendant des lendemains meilleurs.