Niger : 653 ONG et Associations de Développement sur 2 735 ont déposé le bilan de leurs interventions réalisées en 2017

Avec un Produit Intérieur Brut (PIB) de 363 dollars par habitant en 2016, le Niger est classé parmi les pays les plus pauvres au monde. Cette difficulté à créer de…
Niger : 653 ONG et Associations de Développement sur 2 735 ont déposé le bilan de leurs interventions réalisées en 2017
Acheminement de sacs de riz par le PAM / Source: flickr.com

Avec un Produit Intérieur Brut (PIB) de 363 dollars par habitant en 2016, le Niger est classé parmi les pays les plus pauvres au monde. Cette difficulté à créer de la richesse pour garantir un développement économique à sa population fragilise son tissu social et le rend vulnérable au moindre danger. Ainsi, pour prévenir des situations de crises majeures, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) de même que des Associations de Développement (AD) interviennent sur l’ensemble du territoire national.

Si les interventions des ONGs, de par leurs caractères solidaires et humanitaires, sont salutaires on peut néanmoins se poser des questions quant à la qualité d’exécution des projets. Pour trouver réponse à ces questions, le Ministère du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire a sollicité de ces ONGs leurs rapports d’activités de l’année 2017. Il ressort de ce travail de collecte sur le bilan des interventions des ONGs et AD au Niger en 2017 que seules 653 ont déposé un bilan, soit 24% de l’effectif total de 2 735 ONGs et AD agréées au Niger. Sur les 653 rapports déposés seul 39% présentent des chiffres et des données exploitables ayant permis la réalisation du bilan. Il faut noter que ces ONGs et AD ont exécuté 51 projets qui ont coûté 25 milliards de francs CFA.

Interrogé par le Studio Kalangou, Abdou Bachar Souleymane, Directeur Général du développement régional et local au Ministère nigérien du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire a précisé que ces chiffres sont quand même «  […] en progression par rapport à la moyenne des trois dernières années qui se situait à 10% […] ». Il a ajouté que : « […] beaucoup d’ONGs ne respectent pas les dispositions réglementaires qui ont été adoptées au Niger, et par conséquent nous les appelons à mieux respecter ces dispositions […]  »

Au-delà des questions que l’on se pose sur la manière d’opérer de certaines ONGs, il faut également souligner le laxisme de l’État en termes de suivi et d’évaluation de ces organisations. Abdou Bachar pointe du doigt un cadre juridique qui n’évolue pas puisqu’il « date de 1984-1991 » ce qui « parait dépassé pour ce qui concerne le contexte actuel, les enjeux et les défis de développement du Niger […] ».

Même si le Ministère du Développement Communautaire a prévu des assises nationales pour recadrer les interventions des ONGs avant la fin de l’année, il faut rappeler que très souvent ce ne sont pas les réglementations qui manquent, mais plutôt l’application qui fait défaut.