La musique a toujours fait partie de l’environnement culturel nigérien. Certains artistes de renom, ont même contribué au rayonnement de la culture nigérienne sur la scène internationale. Malgré tout, les artistes musiciens du Niger restent confrontés à d’énormes difficultés qui ne facilitent pas l’exercice de leurs métiers.
Vivre uniquement de la musique au Niger reste donc très difficile. Adamou Batouré, chef du service informatique et répartition au Bureau Nigérien du Droit d’Auteur, explique au micro du Studio Kalangou que la diffusion de la musique dans les radios est très mal rémunérée : « […] le montant payé par les radios est tellement insignifiant qu’on peut se retrouver avec un coefficient de moins d’un franc (CFA) […] » la minute.
C’est souvent cette situation de précarité qui pousse certains musiciens à chanter pour des partis politiques. Mais pour Aïchatou Dan Kouali, cantatrice du groupe Sogha « mon option, c’est de chanter pour tout le monde. Si je me mets à chanter pour un parti politique, je dis aux seuls partisans de ce parti d’écouter ma musique. Hors, je veux que tout le monde m’écoute ».
En dehors des difficultés économiques, il faut également noter une réticence des jeunes à s’orienter vers la pratique de la musique. C’est ce que Cissé Amadou, chargé de la formation au Centre de Formation et de Promotion Musicales (CFPM El Hadji Taya), a indiqué s’agissant de l’apprentissage du maniement des instruments de musiques : « […] dans peu de temps, au niveau des instruments traditionnels, on aura personne qui pourra convenablement les jouer […] ».
Il existe également très peu de scènes normalement équipées qui puissent permettre aux artistes la diffusion de leurs spectacles. Très souvent au Niger, et en Afrique de manière générale, c’est l’ancien colonisateur, via des centres culturels, qui facilite la promotion des artistes locaux. Soit en mettant les infrastructures nécessaires à leur disposition, soit en leur permettant de voyager. Malheureusement, dans le cas du Niger, ces centres culturels mettent beaucoup plus en avant les valeurs prêchées par la Francophonie au détriment des cultures et des langues locales.