Le gaz naturel représentait en 2015 la troisième source d’énergie la plus utilisée dans le monde après le pétrole et le charbon. Il présente plusieurs avantages comparativement au pétrole, au charbon ou au bois de chauffe. En effet, il est moins cher à produire et surtout moins polluant.
Au Niger, le gaz pourrait être une réelle alternative au bois de chauffe, qui selon le Colonel Garba Adamou, Chef de division Aménagement forestier à la Direction de gestion durable des terres, « […] constitue la principale source d’énergie pour plus de 90% des ménages […]». Il ajoute plus loin qu’utiliser un kilogramme de gaz correspondrait à « […] économiser dix kilogrammes de bois de chauffe […] ».
Cependant, malgré la création de la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) en 2011 et l’ouverture d’une section destinée à la production de gaz , on observe des périodes de pénuries de ce combustible sur le marché local.
Pour Maman Nouri, président de l’association des défenseurs des droits des consommateurs, les pénuries que l’on observe sont principalement dues à deux facteurs. D’une part, la faible capacité de stockage, et d’autre part les périodes d’entretien de l’usine, car au cours d’un entretien la production de gaz est tout simplement arrêtée : « […] généralement c’est l’entretien qui cause les pénuries parce que nos sociétés n’ont pas assez de capacités de stockage […] même la SONIDEP (Société nigérienne des produits pétroliers) n’a pas un dispositif important pour stocker du gaz en temps réel […] ». Il faut donc souvent « […] louer des citernes du Nigéria pour stocker du gaz et permettre l’approvisionnement des grands centres urbains […] ».
Au-delà des difficultés de stockages, il existe également d’autres facteurs qui contribuent à renforcer les pénuries sur les marchés. C’est par exemple le fait qu’il y a beaucoup d’intermédiaires selon Maman Nouri. Il explique que le gaz est d’abord vendu par la SORAZ à la SONIDEP, qui le revend à son tour aux sociétés privées de distribution qui elles-mêmes le cède aux grossistes et c’est seulement après tout ce parcours que le gaz arrive chez les consommateurs. Ce qui crée des délais supplémentaires d’approvisionnement et de livraison mais également une augmentation du prix de vente au détail.