« Il est interdit à n’importe quel citoyen du canton de faire marier une fille qui n’a pas atteint l’âge de 16 ans ».
Le mariage précoce constitue une préoccupation nationale au Niger. Ce dernier est la source d’innombrables conséquences aussi graves les unes des autres, surtout chez la jeune fille. Par exemple, au Niger, 34% de décès de filles de 15 à 19 ans sont liés à des problèmes qui surviennent lors de l’accouchement, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Aussi, même si le Niger fait partie des 179 Etats qui se sont engagés, en 1994, à protéger les adolescents « en matière de reproduction » lors de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) au Caire, le Niger est malheureusement resté dans le rang des mauvais élèves puisqu’il n’a pas su rallier autour de cette cause des acteurs influents, particulièrement ceux du monde rurale.
Cependant, cette problématique est en train de prendre d’autres dimensions. En effet, Moutari Moussa, chef du canton de Mirriah, a décidé, au sortir d’une formation, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), d’interdire de marier toute jeune fille n’ayant pas atteint l’âge de 16 ans. C’est ce qu’il a affirmé au micro d’un correspondant de Studio Kalangou : « Il est interdit à n’importe quel citoyen du canton de faire marier une fille qui n’a pas atteint l’âge de 16 ans ». Mais avant l’application de cette mesure, une campagne de sensibilisation a été mise en place et « chacun dans son domaine, mène cette campagne de sensibilisation au cours des prières dans les mosquées, au cours des rassemblements, lors des mariages ou lors des baptêmes et aussi à l’occasion de chaque prière de vendredi dans toutes les mosquées ».
Pour veiller à la bonne application de cette mesure, un comité de vigilance a également vu le jour dans chaque quartier. Ce qui permet de signaler des cas et de prendre les décisions idoines.
Pour appuyer cette mesure du chef, « les décisions du chef s’imposent à tous parce qu’il n’agit pas contre l’intérêt de sa population », a déclaré Habiba Nalosso, présidente de l’Association des femmes du Niger de la section du canton de Mirriah.