80 lutteurs nationaux se donnent rendez-vous à Agadez du 22 au 31 décembre 2023. Ils proviennent de 8 régions du Niger : Agadez, Diffa, Tahoua, Maradi, Zinder, Dosso, Tillabéri et Niamey. Communément appelée lutte traditionnelle, la compétition de cette année se déroule sous le thème « sauvegarde de la patrie ».
Elément prestigieux du riche patrimoine culturel du Niger, la lutte traditionnelle est bien plus qu’une simple discipline sportive. Au fil du temps, elle est même devenue la plus emblématique manifestation culturelle et sportive du pays.
Pendant 10 jours, des Nigériens et étrangers encourageront les compétiteurs au rythme des chants, danses et cris de joie pendant les combats.
Les règles du jeu
Pendant le tournoi de lutte traditionnelle, 80 gladiateurs convoitent le sabre national. Pendant les phases qualificatives, les compétiteurs s’affrontent au niveau régional ; le vaincu peut ou ne pas tomber. En revanche, lors des phases à élimination directe, le vainqueur doit envoyer son adversaire au sol.
Les combats se déroulent sur un terrain sablonné, entouré par une foule enthousiaste. Les lutteurs, vêtus de leurs tenues traditionnelles riches en couleurs avec un mélange de gris-gris, s’affrontent dans un esprit de fair-play et de respect mutuel.
Les vainqueurs des combats par région se qualifient pour le dernier carré de la compétition. Après un tirage au sort, les lutteurs invaincus s’affrontent jusqu’à la finale. Le gagnant remporte le sabre national, une somme d’argent, des cadeaux en nature et en espèces. A son couronnement, le champion reçoit le titre de « nouveau roi des arènes ».
Des célèbres lutteurs absents de l’édition 2023
Le Gladiateur Tassiou Sani, champion de Zinder ne participe aux combats. Il n’a toujours pas retrouvé sa forme. Pour rappel, Tassiou Sani a remporté le sabre national pour la région du Damagram en 2018. C’était au bout d’une finale très disputée face à Yahaya Kaka de Tahoua lors de la 39e édition à Zinder.
Absent aussi, Yahaya Kaka. Aux dernières nouvelles, il prend sa retraite. Il assume désormais les charges d’entraîneur Adjoint des lutteurs de la région de Tahoua.
Pour la région de Maradi, Aibo Hassane, demi-finaliste de l’édition précédente, suivra les combats à partir de son lit d’hôpital. Il a connu un accident de circulation dans sa région.
Issaka Issaka, l’homme à terrasser !
De la région de Dosso, Kadri Abdou, alias Issaka Issaka, revient dans l’arène. Le quintuple champion de la lutte traditionnelle remet le sabre en jeu ! Unique lutteur le plus titré, il rêve de ramener le trophée pour la sixième fois !
Les challengers du sabre national 2023
Dans la liste des prétendants au titre, signalons le retour surprise à Agadez du triple champion Laminou Mai Dabba. Il reste le seul lutteur à avoir remporté le sabre pour la région.
Les compétiteurs habituels reviennent dans la capitale de l’Aîr : on peut citer Yacouba Adamou de Niamey, Lawali Dan Tela de Zinder, et Zakirou Zakari de Tahoua.
Sur le plan économique
Les habitants d’Agadez, en majorité constitués des éleveurs, pourront profiter de la 44e édition du sabre nationalavec l’arrivée des milliers de visiteurs. L’évènement offre aussi une occasion aux médias traditionnels et modernes de renflouer leurs caisses grâce à des tarifs publicitaires exceptionnels.
Bon à savoir, le régime de feu le général Kountché a institué et reconnu la lutte traditionnelle comme sport national depuis 1989. Objectifs principaux : renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale.
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Par SARIOU ADAM