Quelques centaines d’étudiants nigériens partent au Mali voisin pour approfondir leurs connaissances. Si certains bénéficient d’une aide boursière de l’Etat du Niger, d’autres vont aux frais de leurs parents. Mais dans les deux cas des difficultés surviennent, notamment le retard pour payer les frais de scolarité du côté des boursiers de l’Etat. C’est ce qu’explique l’étudiant en médecine Aminou Moctar Ali, secrétaire général de l’Union des étudiants nigériens au Mali « nous avons des reliquats des frais de scolarité de l’année universitaire passée non versés jusque-là ». Une situation que ce dernier juge catastrophique.
Avant l’ouverture, en 2018, d’une ambassade du Niger au Mali, faute d’interlocuteur direct, pour se faire entendre, les étudiants nigériens se livraient aux médias. « Faute de moyen de pression, on s’appuie sur la presse. Maintenant qu’il existe une ambassade, on essaie de tisser de bonnes relations avec les représentants de l’Etat » a ajouté Aminou Moctar au micro de notre reporter à Bamako.
D’autres étudiants ne se contentent pas d’attendre l’argent de la famille, s’adonnent à d’autres activités lucratives. C’est le cas de Habsa Moustapha: « je suis là depuis six ans. Comme toute étudiante, j’ai connu des hauts et des bas. Mes parents me paient les études. Comme chaque étranger, je paie trois-cent mille FCFA pour les frais de scolarité. Il y a des étudiants qui se débrouillent pour avoir de l’argent grâce à des petits commerces comme la vente de bazin».
Mohamadou Fayçal, un autre étudiant en médecine est contraint de multiplier les gardes dans les hôpitaux de nuit pour assurer son logement « le loyer est à 15.000Fcfa au moins et maxi 75.000Fcfa. les conditions de vies sont très difficiles. Souvent je fais quelques travaux pour 2000 ou 5000 FCFA pour essayer de joindre les deux bouts». Il exhorte l’Etat nigérien à construire des bâtiments pour loger ses étudiants à l’étranger.