Les coûts de production de la compagnie minière d’Akouta, COMINAK, restent très élevés par rapport au prix du marché mondial. L’une des causes qui pourraient précipiter la fermeture de la COMINAK dans un avenir proche serait le fait que, en 2017, cette compagnie avait clôturé l’année avec une perte chiffrée à 16 milliards de F CFA. Des difficultés financières qui persistent, a expliqué le ministre nigérien des mines, interpellé samedi par les élus: « Le kilogramme d’uranium coûte sur le marché autour de 35 et 36 000 F CFA. Alors que les coûts de production de COMINAK tournent autour de 49 000 à 50 000 F CFA. Donc, si aujourd’hui, le prix d’achat est inférieur au coût de production, vous comprenez bien que la COMINAK va être dans des problèmes… ». Un coût de production élevé, justifié par le fait qu’il faille extraire toujours plus profondément le minerai d’uranium, qui en plus n’est pas très riche, puisque la mine est en fin de vie.
Depuis l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011 au Japon, le prix du kilogramme d’uranium n’a cessé de s’éroder sur le marché mondial. Cette situation impacte l’économie de l’uranium du Niger.
Pour rappel, depuis 1974, la Compagnie Minière d’Akouta exploite des gisements d’uranium dans le département d’Arlit (région d’Agadez), au nord du Niger. Et, depuis sa création, elle a extrait plus de 60 000 tonnes de minerais, et a embauché quelques milliers de travailleurs.
Par ailleurs Hassane Barazé Moussa, ministre des mines du Niger a ajouté que : « Le président de la République a demandé et obtenu de son homologue français, l’augmentation de ce prix au Niger qui est passé de 40 000 à 45 000 en 2018 ; ce qui a permis d’ailleurs à COMINAK en ce moment de ne pas fermer en 2018…».
Malgré tous ces efforts, la COMINAK n’arrive pas à rentabiliser et à clôturer l’année 2018 avec : « Un résultat net de moins 17 milliards avec une trésorerie de moins 6 milliards de F CFA », selon le ministre des mines. « Les efforts de réduction des charges, les projections ne sont pas favorables… », même si : « …Toutes les dispositions sont en train d’être prises pour que la durée de vie de COMINAK soit prorogée, d’au moins quelques années… ».