« Nous avons manifesté, ce n’est pas parce qu’on est contre la construction de l’aérodrome, seulement l’emplacement de cette usine fait en sorte que chaque jour nous aspirons des tonnes de poussière » a déclaré Abba Lelego, porte-parole des habitants de Chimindour joint au téléphone par le Studio Kalangou.
Depuis quelques semaines, les habitants de Chimindour, un village de la commune rurale de Dirkou, dans la région d’Agadez, sont confrontés aux désagréments causés par une concasseuse de pierres. L’installation de cette usine de concassage est consécutive aux travaux d’extension de l’aérodrome de Dirkou. Cependant, la population de ce village a rapidement manifesté son hostilité, non contre le projet d’extension de l’aérodrome, mais contre la manière de procéder de l’entreprise en charge du concassage.
Outre l’énorme quantité de poussière générée, s’ajoutent également des nuisances sonores et la destruction de l’habitat naturel de certains animaux dont le chacal.
Au micro du Studio Kalangou, Gérôme Boubacar qui est le maire de Dirkou a indiqué : « Ils veulent qu’on déplace la concasseuse qui, selon eux, dérange la population par rapport à la poussière ». Une poussière, qui d’après la population, cause d’innombrables maladies respiratoires et oculaires. Ce qui évidemment reste « à vérifier par les services compétents » a rappelé Gérôme Boubacar.
Lors d’un sit-in organisé le samedi 12 octobre, les responsables de l’usine de concassage ont fait plusieurs promesses à la population. En effet, selon le porte-parole des villageois, Abba Lelego « ils ont dit qu’ils vont perforer un forage à l’est du village, ils vont planter des arbres, ils vont construire des classes, ils vont garnir notre district sanitaire ». Mais cette négociation a brusquement été interrompue par « un message du commandant de zone n°8 de Dirkou » qui a autorisé la réouverture du site pour le lendemain, sans donner de précisions « c’est le forcing » dit notre intervenant. Pour le moment, l’unique préoccupation de la population de Chimindour reste le déplacement de cette usine « de l’est vers l’ouest » de la ville pour qu’il n’y ait plus de poussière.