« Vraiment c’est une surprise que nous a fait la Komadougou, on ne peut même pas estimer le niveau. C’est à un niveau vraiment qu’on a jamais vu… ». Ce sont les propos d’Ibrahim Chétima, qui est producteur agricole et victime de l’inondation de la Komadougou Yobé, une rivière tributaire du Lac Tchad et qui coule dans la région de Diffa au Niger allant jusqu’au Nigéria.
Au micro du Studio Kalangou, Ibrahim Chétima accuse le changement climatique : « l’arrivée de la Komadougou, c’est dû aux changements climatiques » car selon lui, la crue survient en général dans les mois de janvier à février. Impressionné par la quantité d’eau présente dans la rivière, notre producteur soutient qu’une telle crue n’avait pas été observée depuis très longtemps et que la période reste inappropriée.
Cependant, 25 ans de mesures scientifiques ont permis de conclure que la Komadougou est un cours d’eau peu abondant et irrégulier puisqu’il connait de longues périodes d’assèchement complet. Ces études montrent également que le mois d’octobre reste la principale période de crue comme on le voit sur le graphique ci-dessous.
Débit moyen mensuel (en m3/s), Station hydrologique : Bagara Diffa
(données calculées sur 25 ans / 1967-1991) – Source : Wikipédia.
La crue de cette année a jusqu’ici inondé quelques 100 hectares d’aménagements agricoles ; et détruit près de 500 hectares de riz, de poivrons et d’ognons. Ce qui porte un coup dure pour l’économie de la région. Pour le moment, Ibrahim Chétima lance un appel à l’endroit du gouvernement pour que « la vente à prix modéré des céréales soit assurée 12 mois sur 12 » puisque les producteurs ont tout perdu.