Lutte traditionnelle et olympique, un pont entre culture et sport

L’Afrique de l’Ouest est une terre de lutteurs. Et pourtant, le continent n’avait que quatre représentantes dans les compétitions de lutte aux Jeux Olympiques de Paris. Un terrain sablonneux, une…
Lutte traditionnelle et olympique, un pont entre culture et sport
Deux lutteurs nigériens combattent dans l'arène de lutte d'Agadez / Photo prise par Sariou Adam pour le Studio Kalangou

L’Afrique de l’Ouest est une terre de lutteurs. Et pourtant, le continent n’avait que quatre représentantes dans les compétitions de lutte aux Jeux Olympiques de Paris.

Un terrain sablonneux, une foule enthousiaste et bruyante, deux hommes, torses nus et gri-gris accrochés à leur tenue traditionnelle, s’empoignent. Les combats se succèdent au rythme des cris et des chants. 

Au Niger, comme dans beaucoup de pays d’Afrique de l’Ouest, la lutte est le sport roi. A l’occasion du championnat du sabre national, quatre-vingts lutteurs, en provenance des huit régions du pays ont rendez-vous sur le sable. Le vainqueur du tournoi sera intronisé nouveau roi des arènes. 

Pourtant, malgré la persistance du succès de ces combats traditionnels, les lutteurs de la sous-région ne transforment pas leur expérience sur le tapis des luttes olympiennes. 

Sory Konaté, médaille de bronze aux championnats du monde de lutte Kurès au Kazakhstan en 2017 insiste sur le caractère traditionnel de la lutte dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest qui convoquent marabouts, prières et autres incantations. On est bien loin des tapis de la lutte gréco-romaine ou libre. 

« C’est le manque d’infrastructures, qui bloque le développement de la lutte olympique dans beaucoup de pays d’Afrique de l’Ouest, constate Sory Konaté. Les politiques des fédérations de lutte ne sont pas à la hauteur dans la préparation des athlètes. Pourtant, avec un peu d’effort, l’Afrique de l’ouest aurait son mot à dire dans la lutte olympique”. 

A Paris, pendant les Jeux, seul le Nigeria est représenté en lutte. Il y est même en force en lutte féminine : quatre femmes, Christianah Tolulope (53 kg), Odunayo Folasade (57 kg), Blessing Oborududu (68 kg) ont déjà combattu. 

Cette dernière avait remporté l’argent à Tokyo, mais n’a pas renouvelé l’exploit cette année. Ses collègues n’ont pas fait mieux. La dernière, Hannah Amuchechi Rueben combattra le 10 août à 11h, dans la catégorie des moins de 73 kg. 

Par SARIOU ADAM