Dans le cadre de l’État d’urgence décrété par les autorités nigériennes dans la région de Tillabery, d’importantes mesures ont été prises. Celle qui a le plus alerté les populations est l’interdiction de la circulation des motos. Cette décision a été mal accueillie par les mécaniciens du département de Ballayera qui mesurent déjà les conséquences que cela engendrera. Selon Ibrahim Bernard, président des mécaniciens motos de Balleyara, les répercussions sur leurs familles seront graves. Il affirme : « il nous ont entrainé dans une situation inconfortable. C’est sur ce métier de réparation de motos que nous subsistons. Nous ne connaissons pas un autre travail en dehors de ça. Donc, si la circulation des motos est interdite, nous restons dans le désarroi. Quel travail allons-nous faire ? Nous n’avons que ce métier que nous pratiquons. » Il s’insurge contre cette mesure car pour lui, à long terme, les effets toucheront leurs familles. « Si cela perdure, même l’assurance de la souveraineté familiale nous sera difficile à garantir. Cela fait dix ans que je pratique ce métier ; j’ai aujourd’hui environ soixante ans. J’ai beaucoup d’enfants et tous survivent à travers ce que je gagne dans ce métier. C’est à travers cela que beaucoup supportent leurs foyers. Donc l’interdiction de la circulation des motos… Nous ne savons pas comment nous en sortir en dehors de la réparation des motos » ajoute le chef des réparateurs.
Interview de Ibrahim Bernard