Alio Mainassara, encadreur pédagogique et rédacteur de supports didactiques, nous entretient sur ces notions.
« La langue nationale, c’est la langue qui est parlée par une communauté sur le territoire au moment où s’est constitué ce territoire… La langue maternelle, c’est la langue de la maman, une langue avec laquelle on a commencé à parler dans le foyer. On parle aussi de première langue… La langue locale, c’est vraiment la langue de la localité», nous dit notre spécialiste.
Historiquement, le Niger compte 10 langues nationales inventoriées et actées par l’Acte n°23 de la Conférence nationale d’octobre 1991 : le haoussa, le zarma, le songhai, le tamasheq, le fulfuldé, le kanouri, l’arabe, le gourmantché, le toubou, le boudouma. Depuis le 6 décembre 2019, le Niger s’est enrichi avec une 11ème langue nationale nommée le Tagdal.
Il est vrai que, généralement, les enfants parlent la langue de leur mère, mais parfois, il arrive qu’ils parlent la langue du père ou la langue locale si c’est elle que l’atmosphère linguistique assigne, comme nous le dira Alio Mainassara : « Si le mari parle une langue, la femme une autre, dans la plupart des cas, c’est la langue de la maman que l’enfant apprend. Mais il y a aussi des exceptions. Si l’environnement impose une langue, c’est surement cette langue que l’enfant va parler ».
La difficulté de transmettre sa langue à ses enfants est une autre réalité qui touche certains nigériens, soit ils sont dans une autre région du pays, où règne une langue autre que la leur ; où à l’étranger, dans le pays de leur compagne, par exemple. Dans ce cas, le premier cas comme dans le 2ème, il y a de fortes chances que l’enfant parle la langue locale ou celle du pays de résidence, indépendamment du fait que ça soit celle de la mère ou du père. Ce phénomène se renforce si cette même langue est celle enseignée à l’école.
Interview de Alio Mainassara