Le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) Abdourahamane Tiani a retiré provisoirement la nationalité nigérienne à neuf individus, tous proches de l’ancien président Mohamed Bazoum. Cette décision, officialisée par décret, repose sur des accusations graves telles que la trahison, l’intelligence avec des puissances étrangères, et la collaboration en vue d’actes hostiles contre l’État nigérien.
Qui sont les personnes concernées ?
Parmi les personnalités visées, on retrouve Rhissa Ag Boula, une figure emblématique des rébellions touarègues, aujourd’hui en exil en France. Ancien ministre et conseiller à la présidence sous Bazoum, il est accusé d’avoir lancé un mouvement de résistance contre le pouvoir militaire issu du coup d’État du 26 juillet 2023. D’autres personnalités importantes comme Abou Mahamadou Tarka, Karingama Wali Ibrahim, ainsi que plusieurs anciens membres du cabinet présidentiel, figurent également sur cette liste.
Ci-dessous, la liste complète des personnes concernées :
- Rhissa Ag Boula : Ex-figure des rébellions touarègues, né le 1er janvier 1957 à Iférouane, région d’Arlit, fils de Oyahid Ag Boulla et de Tchiliwatt.
- Pagoui Hamidine Abdou : Né le 1er janvier 1973 à Ingall, région d’Agadez, fils de Pagoui Hamidine et de Aziza.
- Amadou N’Gade Hamid : Né le 30 juin 1981 à Niamey, fils de Amadou N’Gade et de Hadiza Noma Kaka.
- Abdoul Kader Mohamed : Né le 6 avril 1973 à Agadez, fils de Abdoul Kader et de Fati.
- Abou Mahamadou Tarka : Né le 7 avril 1950 à Belbédji/Zongo, fils de Abou et de Fatima dite Titi.
- Daouda Djibo Takoubakoye : Né le 27 novembre 1975 à Latakabia, région de Kollo, fils de Daouda et de Aissatou.
- Karingama Wali Ibrahim : Originaire de Zinder, né le 29 août 1963, fils de Karingama Wali et de Rahamou.
- Harouna Gazobi Souleymane : Né le 10 janvier 1974 à Malbaza, fils de Harouna Gazobi et de Zoulehatou.
- Moussa Moumouni : Né le 1er janvier 1985 à Tchibba Tombo, fils de Moussa et de Hamsa.
Ces neuf personnalités, toutes actuellement en exil, sont accusées d’avoir porté atteinte aux intérêts stratégiques du Niger, notamment à travers des actes de complot et de déstabilisation. Le décret se fonde sur une ordonnance de 2024, récemment amendée, qui établit un fichier des personnes impliquées dans des infractions de sécurité nationale, incluant les actes de terrorisme.
Réactions et implications
La décision de retirer la nationalité nigérienne à ces personnalités a suscité des critiques, notamment de la part d’organisations de défense des droits de l’homme telles que Human Rights Watch, rapportent certaints médias, qui y voit une violation des droits fondamentaux. Alors que les autorités nigériennes considèrent cette mesure comme un moyen de garantir la stabilité et la sécurité du pays.