Niger / La prostitution des (très) jeunes filles : un choix ou une obligation ?

La prostitution, une réalité de certaines grandes villes du Niger, constitue un problème social, qui se complique par le biais du proxénétisme et de l'exploitation des mineures. Selon notre interviewé,…
Niger / La prostitution des (très) jeunes filles : un choix ou une obligation ?
Des prostituées dans la rue © UTOMI EKPEI / AFP

La prostitution, une réalité de certaines grandes villes du Niger, constitue un problème social, qui se complique par le biais du proxénétisme et de l’exploitation des mineures. Selon notre interviewé, la tranche d’âge, de la majorité des jeunes filles qui pratiquent cette activité, va de 11 à 18 ans : « Il y a exploitation de la prostitution lorsque, par exemple, la fille est contrainte d’exercer ce métier » introduit le magistrat Hama Idi Sanoussi, au micro du Studio Kalangou. Il ajoute également : « C’est celle qui se passe dans les maisons closes, au vu et au su de tous sous la surveillance d’un chef ». A la question : le droit nigérien a-t-il prévu des sanctions à l’encontre de ces proxénètes ? Le magistrat Hama Idi Sanoussi nous répond : « pour ce qui est de la répression, le proxénète encourt une peine de 6 mois à 3 ans, et une amande de 50 000 à 5 millions de franc CFA ».

Cependant, Djibo Seyni, chargé de protection à l’ANTD (Association Nigérienne pour le Traitement de la Délinquance et la prévention du crime), soutient à notre micro que ces situations d’exploitation ont souvent pour cause, des parents alcooliques, des marâtres violentes, des enfants ayant grandi dans des lieux de débauches. Il précise : « souvent ce n’est même pas la pauvreté qui incite, car elle n’occupe que peut être 13 % des enfants qui se trouvent dans la prostitution ».

Enfin, pour lutter contre l’exploitation sexuelle, Djibo Seyni, affirme qu’ils ont mis en place au niveau de leur structure un service qu’ils appellent MARAUDE, qui consiste à sortir la nuit pour aller à la reconcentre de ces jeunes filles, discuter avec elles et essayer de créer des activités dans lesquelles elles peuvent s’épanouir, allant jusqu’à la reprise de leurs études.