La signature de l’accord de paix entre l’Etat du Niger et l’union des forces de la résistance armée, le 23 novembre 1997 ; et à N’Djamena avec le front démocratique pour le renouveau le 21 août 1998 ont permis d’aboutir à une paix durable au Nord du Niger, mettant fin aux conflits armés. C’est pour renforcer cette paix entre les citoyens et amener les générations futures à prendre soin d’elles, que la date du 24 avril est fêtée chaque année au Niger, sous le nom de fête de la concorde. Ce 24 avril 2020 consacre la célébration du 25e anniversaire.
Dans chaque conflit armé, les femmes et les enfants constituent la frange de la population la plus exposée. 25 ans après ces conflits, les femmes sont au-devant de la prévention des conflits sous toutes ses formes en appuyant, par exemple, la jeunesse dans la recherche d’emplois, les explications de Mme Ibrahim Azara el hadj Mamadou, dite Alitane, présidente de l’association des femmes nigériennes contre la guerre : « Il faut que la population du Niger dans son ensemble soit conscientisée par rapport à ces types de problèmes. Les foyers des tensions qui nous entourent un peu partout, il faut que nous au niveau du Niger, qu’on sache que cela peut arriver chez nous, ça peut arriver à n’importe quel moment, surtout que nous avons des enfants, nous avons des jeunes qui sont là, qui ne font rien et qui savent manipuler les armes, c’est un danger ». Et d’ajouter : « il faut faire en sorte aussi que les femmes soient responsabilisées, il faut qu’elles soient soutenues, il faut qu’elles soient aidées dans leur recherche de consolidation des conflits ».
Le soutien de l’Etat et de certains partenaires au développement est essentiel dans la consolidation de la paix, mais celui de l’Etat doit être augmenté et mis à disposition à tous les niveaux, poursuit Mme Ibrahim Zara el Hadj el Mamadou. L’association des femmes nigériennes contre la guerre base son plaidoyer sur une stratégie bien définie : « C’est la lutte contre l’ignorance, c’est la lutte contre la pauvreté et cela nous le faisons à travers des sensibilisations, nous le faisons à travers des conférences… Les femmes leaders doivent servir non seulement de relais, mais également combattre ce phénomène avant qu’il n’arrive chez nous et pour cela il faut conscientiser tous les nigériens » conclut la présidente de l’association des femmes nigériennes contre la guerre.
Interview de Mme Ibrahim Azara el hadj Mamadou