La dépression : mythe ou réalité au Niger ?

Au Niger, la dépression reste encore comme une maladie méconnue. Pour la définir et en parler, nous avons fait appel, à Dr Djamila Ferdjani : « la dépression c’est une pathologie qui est…
La dépression : mythe ou réalité au Niger ?
Source : pixabay.com - CC0

Au Niger, la dépression reste encore comme une maladie méconnue. Pour la définir et en parler, nous avons fait appel, à Dr Djamila Ferdjani : « la dépression c’est une pathologie qui est à la fois mentale et aussi physique, et qui peut commencer banalement mais dont la gravité est remarquée très souvent quand il y’à un suicide. C’est un déséquilibre psychique ». Une maladie grave donc, qui répond à des critères diagnostiques bien précis, tels que la tristesse, le désintérêt par rapport à tout ce qui intéressait la personne avant, la prise ou la perte de poids sans aucune raison apparente, la mauvaise qualité du sommeil (son manque ou son augmentation) et enfin une diminution de la concentration et de la mémoire. Outre les symptômes mentionnés, la personne dépressive entretient des pensées négatives et dévalorisantes sur elle-même : « je suis vraiment nulle », « je n’y arriverai jamais », « je déteste ce que je suis ». Elle se sent sans valeur et menacée avec un avenir forcement sombre. La gravité réside dans le fait que cette personne, qui se trouve face au mur de la dépression, ne voit aucune autre issue à sa situation, hormis la mort, le suicide donc.

Quand l’on remarque ces signes chez soi-même ou chez une autre personne, il est important de savoir que c’est belle et bien une maladie, et qu’elle se soigne. Il y a des spécialistes, des psychiatres et des psychologues pour accompagner ces personnes vers la guérison, l’entourage également peut aider en montrant sa disponibilité au quotidien.

Selon le psychologue clinicien Zourkaleyni Issa Maiga, il n’existe probablement pas de chiffres au niveau national sur le sujet. Néanmoins, des études ont été faites, il expose l’une d’entre elle : « nous avons mené une étude sur le profil épidémiologique de nos patients, cette étude s’est étalée sur 8 mois, d’octobre 2018 à juin 2019. Suite à cette étude nous avons enregistré 113 cas, avec 11 pathologies différentes. Sur ces cas, 35 patients souffraient de la dépression soit un taux de 39,55% ».

À travers ces chiffres, nous pouvons confirmer que la dépression est une réalité qui touche aussi le Niger. Même si elle reste pour beaucoup, une maladie assimilée à la folie, lorsque la personne perd gout à tout ; ou encore à la honte, quand elle conduit à l’irréparable, la honte pour la famille et l’entourage.