« Moringa oleifera » , communément appelé « el-makka » en haoussa, sont des feuilles très prisées par les ménages nigériens. A Niamey en particulier ou on en consomme en grande quantité lors des cérémonies de baptême et de mariage. Un produit de saison, qui abonde sur les marchés entre août et septembre. Il est également cultivé dans les jardins, en culture hors saison, un peu partout dans la capitale. A part les apports nutritionnels en vitamines, en fer, en sels minéraux et en protéines, les feuilles du moringa représentent aussi une source de revenue pour les producteurs. Maradi et Zinder sont connus pour être des grandes régions productrices de moringa.
Quelles sont les vertus nutritives et thérapeutiques du moringa ?
Dr Abdoul Razak Bello, nutritionniste répond à cette question au cours du forum du studio Kalangou : « quand vous prenez, en terme de vitamine, le moringa est riche en vitamine A, cela fait que le moringa est un aliment de référence, plus que la carotte… en prenant la vitamine C, on a tendance à parler des oranges et citrons, mais le moringa est plus riche en vitamine C que ces fruits… le moringa est également riche en fer, en calcium, en potassium, le moringa, par miracle de la nature contrairement aux autres feuilles, est très riche en protéine comme dans les aliments tels que la viande, le poisson…». Le moringa semble être un aliment complet, il contient même des micronutriments qui baissent par exemple le taux de cholestérol dans le sang, et des fibres alimentaires.
L’utilisation des pesticides sur les cultures de moringa soulève un problème sanitaire auquel le ministère nigérien de l’agriculture a riposté par des séances de sensibilisation, destinées particulièrement aux femmes
Sachant que Maradi demeure une des grandes régions productrices de moringa, c’est pourquoi elle a été particulièrement choisie par la direction générale de la protection des végétaux du ministère de l’agriculture pour accueillir une formation qui a durée du 05 au 06 juin 2020, sur l’utilisation des pesticides. Cette formation est destinée à une trentaine de femmes productrices de moringa, Elles viennent des trois régions du Niger, Tillabéry, Zinder et Dosso. Abdou Bayé Ibrahim, le directeur des interventions phyto sanitaire de la formation explique : « On a organisé cette formation qui regroupe essentiellement les femmes productrices de cette culture là au niveau des 3 régions », pour lui, cette rencontre fait la promotion des bonnes pratiques des produits phyto sanitaires.
L’utilisation abusive des pesticides conduit à de nombreux problèmes sanitaires, c’est dans le cadre de la lutte contre ce fléau que cette formation a été faite pour les femmes productrices de moringa, car elles sont des utilisatrices mal informées, selon Abdou Bayé Ibrahim : « Elles utilisent ces pesticides sans respecter certains paramètres, notamment le dosage, le délai d’attente avant récolte, avant consommation, la manière même de manipuler les appareils avec lesquelles on utilise ces pesticides… ». Ainsi Abdou Bayé Ibrahim poursuit : « naturellement les pesticides sont des poisons, ça peut impacter négativement la santé humaine et animal », d’où l’importance de ce genre de sensibilisation.
Mourjanatou Ali, de Sarando (région de Tillabéry), est bénéficiaire de cette formation, elle s’exprime sur le changement opéré dans sa manière de faire : « on a beaucoup appris, et nous en sommes ravies. On nous a montré comment utiliser les pesticides sur les feuilles de moringa envahies par des chenilles… il y a des personnes qui font vite pour faire la récolte, pour pouvoir tout vendre mais elles ne respectent pas les délais d’attente après l’utilisation des pesticides. Normalement il faut attendre 10 jours à deux semaines pour récolter, nous a-t-on appris…».
Dr Abdoul Razak Bello, nutritionniste
Abdou Bayé Ibrahim, le directeur des interventions phyto sanitaire de la formation
Mourjanatou Ali, bénéficiaire