Diffa / Enlèvement de 33 femmes et 6 enfants à N’galéwa : 3 ans après, toujours pas de nouvelle

Le 2 juillet 2017, 33 femmes et 6 enfants ont été enlevés à N'galéwa dans la commune de N'guigmi, région de Diffa. Trois ans après cet enlèvement, hormis deux personnes…
Diffa / Enlèvement de 33 femmes et 6 enfants à N’galéwa : 3 ans après, toujours pas de nouvelle
Une jeune fille se tenant sous une tente de fortune dans un camp du village de Kidjendi près de Diffa le 19 juin 2016 alors que des familles déplacées fuyaient les attaques de Boko Haram à Bosso / ISSOUF SANOGO / AFP

Le 2 juillet 2017, 33 femmes et 6 enfants ont été enlevés à N’galéwa dans la commune de N’guigmi, région de Diffa. Trois ans après cet enlèvement, hormis deux personnes qui ont été libérées, aucune nouvelle de ces enlevés, laissant leurs proches dans la désolation.

Contrairement aux autres enlèvements survenus dans cette région, aucune rançon n’a été demandée en vue de libérer ces personnes. Le plus étonnant reste le jeune âge de la majeure partie de ces kidnappés, qui au moment de l’enlèvement 35 n’avaient qu’entre 9 mois et 18 ans, selon le site TRT France disponible ici. Aujourd’hui, trois ans après leur enlèvement, aucune nouvelle n’ébruite. Notons que cet enlèvement était le premier d’envergure opéré par Boko Haram dans la région de Diffa. On se souvent de la fois où ce même Boko Haram avait enlevé, en avril 2014, 276 lycéennes à Chibok dans l’Etat de Bornou, cette fois-ci au Nigéria. Cet évènement avait suscité l’indignation du monde entier, à travers notamment la manifestation Bring back our girls.

Kaka Touda, membre de la société civile s’exprime au sujet des filles et enfants de N’galéwa « il n’y a pas eu de rançon qui a été demandée comme pour les autres, mais on sait que y’a deux jeunes qui ont été libérés, et à l’époque nous, nous avons interprété le fait de libérer volontairement ces deux personnes. D’autres disent que c’est des gens qui ont fui, mais en fait c’est des gens qui ont été laissés volontairement par les ravisseurs, en guise de signe vraiment de vie et d’ouverture pour d’éventuelles discussions et échanges ». Si tel est réellement le cas, pourquoi aujourd’hui aucune négociation n’a encore été entamée ?

Voilà trois ans qu’ils ont été enlevés à leurs familles, qui malgré leur cri de détresse, ne voient aucune ombre d’espoir de les voir libérés. Néanmoins dans son intervention Kaka Touda rapporte que selon le chef de village de N’galéwa, ces personnes arrivent à appeler leurs proches de temps en temps pour qu’ils sachent qu’ils sont en vie. Comment des personnes en captivité arrivent-ils à joindre leurs familles ? Dans quel but les ravisseurs laissent faire ? Que sont devenus ces femmes et enfants après trois ans ? Tant de question mais pas assez d’informations et de réponses.