Covid-19 : Entre le Niger et ses voisins les frontières sont fermées, mais avec le Bénin elle est perméable sur le fleuve Niger

Gaya est la principale ville du chef-lieu du département du même nom, dans la région de Dosso. Ville frontière jouxtant le Nigéria et le Bénin, Gaya est une des principales…
Covid-19 : Entre le Niger et ses voisins les frontières sont fermées, mais avec le Bénin elle est perméable sur le fleuve Niger
Une pirogue sur le fleuve Niger avec des passagers / CC Francisco Ortega / Source : flickr.com

Gaya est la principale ville du chef-lieu du département du même nom, dans la région de Dosso. Ville frontière jouxtant le Nigéria et le Bénin, Gaya est une des principales et importantes portes d’entrée des marchandises sur le territoire nigérien. Elle est devenue une plateforme régionale de commerce depuis la libéralisation de ce secteur dans les années 1980.

Malanville, ville voisine de Gaya coté Bénin a le deuxième marché international de son Etat. La quantité des échanges et la diversité des nationalités commerçantes qui s’y déploient lui ont valu ce statut. L’agencement de ces deux villes met en évidence des rapports sociaux et économiques entre les deux pays (le Niger et le Bénin).

Avec l’avènement de la maladie à coronavirus et dans le but de prévenir, les autorités nigériennes ont décidé de la fermeture des frontières terrestres et aériennes le 17 mars 2020. Cette décision ne concerne pas le transport de marchandises mais uniquement celui des personnes.

Cette décision a eu pour conséquence le développement d’un réseau de passages clandestins de personnes sur le fleuve Niger, frontière naturelle entre le Niger et le Bénin. « Ce sont les piroguiers qui se sont substitués aux véhicules de transports pour clandestinement faire traverser les gens. Il y avait les motos-taxis qui faisaient les relais entre les berges du fleuve et la ville » a confié le préfet du département de Gaya au micro du Studio Kalangou. Pour endiguer cette pratique plusieurs concertations et sensibilisations ont eu lieu entre les autorités et les principaux concernés a-t-il souligné.

Le contrôle fluvial est indispensable pour le respect des mesures prises par les autorités nigériennes, mais cet aspect nécessite plus de moyens : « nous avons même demandé du renfort pour assurer le contrôle du fleuve parce que la frontière fluviale est très longue. Les éléments que nous avons sur place, au niveau de la brigade fluviale de gendarmerie, ne suffisent pas pour assurer tout le contrôle » explique Hamidou Djaouga, préfet du département de Gaya. Et de relever : « on a lancé un appel à la région qui nous a renforcé en moyens mais malgré tout, la situation est difficile à contenir ».

L’installation de la saison pluvieuse entraîne un afflux important d’eau de pluies vers le fleuve Niger augmentant le débit de ce dernier. Cette situation multiplie le risque de transports de personnes sur des pirogues de petites tailles et accroit le risque de noyades. Parlant de noyades sur le fleuve Niger, Hamidou Djaouga rapporte que : « La semaine passée, il y a eu un chavirement de pirogue, il y a eu même mort d’homme. Et ce n’est pas le seul chavirement, il y a eu d’autres chavirements, fort heureusement les gens étaient à coté ; les passagers ont pu être secourus… les forces de l’ordre sont en train de faire de leur mieux, ils sont sur le fleuve. »

Les contrevenants fluviaux comme terrestres peuvent s’attendre à ce que les patrouilles saisissent leurs moyens de transports, explique le préfet du département de Gaya … « En ce qui concerne les motos-taxis qui assurent le transport, quand on arrive à les prendre, on garde la moto. Maintenant, les piroguiers eux on n’arrive même pas à les prendre. »