Le viol est défini par le code pénal du Niger comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise ».
Au Niger la question du viol implique surtout la femme. Toujours considérée comme tabou du fait que la société rejette souvent la faute sur la victime avec des préjugés tels que : « c’est elle qui l’a provoqué, vous avez vu comment elle est habillée ? etc. ». Cet état d’esprit dissuade les femmes et les filles de porter plainte.
A Niamey, au quartier « Aéroport – Route Tchanga » les femmes se trouvent confronter à des cas d’agressions. Les agresseurs les trouvent jusque dans leur lit, c’est inédit et terrifiant.
Le viol existe sous diverses formes, chez la femme comme chez homme. Il peut également y avoir viol dans une relation amoureuse ou de mariage. Mme Mariama Moussa directrice de l’ONG SOS Femme et Enfant Victime de Violence Familiale (FEVVF) nous rapporte ceci « le viol c’est vraiment un fléau qui est en train de prendre de l’ampleur parmi le lot de violences dont les femmes et les filles sont victimes au Niger. ».
L’acte de viol constitue une violence physique, sexuelle et psychologique pour la victime. Selon le code pénal du Niger toute personne reconnue coupable de viol est passible de 10 à 20 ans d’emprisonnement ferme. Pour Mariama Moussa, cette peine n’est pas assez lourde pour les auteurs de viol « moi je pense que la justice doit alourdir la peine, elle doit alourdir cette sanction ». Cette année, Mariama indique que son ONG a recensé plusieurs cas de viol sur l’étendue du territoire national : « il y’a beaucoup de cas de viol… cette année, le siège national y compris les antennes ont enregistré plus de 20 cas, c’est énorme à mon avis » puisqu’il existe sûrement des cas non dénoncés.»
Comment faire pour lever le tabou ?
Une victime de viol se sent coupable et a honte. Elle a donc du mal à en parler. Le viol est une atteinte à la dignité humaine, un fléau à combattre. Mais pour cela, il faudrait qu’on puisse lever le tabou qui existe autour. Mme Mariama Moussa l’explique clairement : « mais c’est un sujet tabou, les victimes ont peur de dénoncer, mais nous, nous sommes en train de sensibiliser les femmes et les filles pour qu’elles dénoncent les actes de viols dont elles sont victimes, parce que sans dénonciation ces actes-là, on ne peut rien faire, nous ne pouvons pas les prévenir, ni aussi sanctionner les auteurs ».
Mme Mariama Moussa directrice de l’ONG SOS Femme et Enfant Victime de Violence Familiale (FEVVF)