Ensablement du fleuve Niger : quelles solutions ?

Prenant sa source dans le Fouta-Djalon en Guinée-Conakry et se jetant dans l’océan atlantique au Nigéria, le fleuve Niger se trouve être le troisième du continent, après le Nil et…
Ensablement du fleuve Niger : quelles solutions ?
Le fleuve Niger / CC- Julien Harneis / Source : flickr.com

Prenant sa source dans le Fouta-Djalon en Guinée-Conakry et se jetant dans l’océan atlantique au Nigéria, le fleuve Niger se trouve être le troisième du continent, après le Nil et le Congo. Il s’étend sur 4 200 km. Il traverse la Guinée, le Bénin, le Mali, Le Niger et le Nigeria. Au Niger, ce fleuve coule sur 500 km. Cependant ces dernières années, il est confronté à plusieurs difficultés dont l’ensablement.

Pendant les périodes d’étiage entre mars et juillet, le fleuve se tarit au Niger. Dans certaines zones du fleuve, on peut même traverser à pied ou à moto. Certains observateurs mettent ce phénomène sur le compte de la pollution, ces déchets qui échouent sur les abords du fleuve, et de l’ensablement.

D’autres encore évoquent les différents barrages qui diminuent le flot d’écoulement du fleuve en basse saison et qui favorisent les inondations lors des crues. Il est constaté qu’il y a même des personnes qui en période d’étiage vont prendre du sable dans le lit asséché du fleuve, c’est un autre phénomène aggravant. Lors du forum du 13 juillet 2020 au Studio Kalangou l’un des invités, Mr Boukari Abdoulaye, chargé de programme à la diffusion restauration des terres et de lutte contre la désertification, nous édifie «  jadis les berges de ce fleuve étaient occupées par des forêts-galeries. Donc ce sont ces forêts-là qui régulaient le débit du fleuve, elles empêchaient en tout cas l’ensablement en filtrant les eaux de ruissellement et les eaux de pluies. Mais aujourd’hui le constat est simple, ces forêts ont disparu et ont fait place au phénomène de l’ensablement. Donc c’est la dégradation totale de ces berges, ce qui entraine l’ensablement du fleuve et l’ensablement aussi des moyens de production qui sont tout autour du bassin ».

L’ensablement de ce fleuve est un véritable fléau lorsque l’on sait qu’en dépend la survie de plusieurs millions de personnes. Il alimente beaucoup d’activités génératrices de revenus comme les cultures de contre-saisons et le maraichage. Etant exposé à l’ensablement à long terme, ce fleuve pourrait tendre à la disparition si l’on ne trouve pas une ou des solutions durables.

Plusieurs actions sont menées pour la survie de ce fleuve, notamment via le désensablement, la lutte contre la jacinthe et les laitues d’eau. Selon toujours Boukari Abdoulaye répondant à la question – est-ce qu’on peut sauver ce fleuve ? Il affirme qu’: « on est même en train de faire cela, parce que c’est la vision en tout cas à l’échelle même du bassin, ce n’est pas seulement au niveau du Niger, faut comprendre le Niger en tant que fleuve, donc c’est des actions vraiment depuis la source jusqu’à l’embouchure ». Parmi ces actions il y a la sensibilisation des populations sur la coupe des arbres situés sur les rives du fleuve et sur le fait de ne pas déverser leurs déchets domestiques dans le fleuve.

Pour Omar Maikido, secretaire à la communication de l’ONG Agir pour un Environnement et un Développement Durable «  sensibiliser seulement ne suffit pas, il faut aller avec eux, avec des spécialistes du terrain », donc les accompagner.