Une coalition citoyenne pour le Sahel

La crise sécuritaire persistante au Sahel s’est accrue ces dernières années avec la présence des groupes armés non étatiques. La mise en place de la coalition citoyenne, par vingt-trois organisations…
Une coalition citoyenne pour le Sahel
Forces armées nigériennes lors du Flintlock 2018 / U.S. Army photo by Sgt. 1st Class Mary S. Katzenberger, 3rd Special Forces Group (Airborne)/Released) / Source : flickr.com

La crise sécuritaire persistante au Sahel s’est accrue ces dernières années avec la présence des groupes armés non étatiques. La mise en place de la coalition citoyenne, par vingt-trois organisations de la société civile issues de trois pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali et le Niger), est une réponse à cette crise sécuritaire qui sévit dans la région. C’est ce qui a guidé la création, le 16 juillet 2020, d’une telle structure, explique Drissa Traoré, le coordinateur de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) et l’un des porte-paroles de la coalition citoyenne pour le Sahel : « on se rend compte qu’il y a une dégradation de la situation. Cette dégradation se manifeste par des violences, parfois extrêmes mais aussi par des abus et violations des droits de l’homme. Ces abus et violations sont parfois perpétrés par nos propres forces de défense et de sécurité à l’encontre des populations civiles. De l’autre côté, vous avez les groupes armés qui peuvent être, djihadistes ou des groupes d’auto-défense qui, commettent également des exactions à l’encontre des populations civiles ». De cette situation naît une méfiance intercommunautaire et entre les populations et les forces de défense et de sécurité. Car on ne peut parler de « sécurité » sans l’implication des populations, poursuit Drissa Traoré : « Il est temps de dépasser l’étau sécuritaire, d’aller vers une approche holistique qui prend en charge quatre aspects à savoir la question de sécurité humaine, la question de justice, la question de développement et la question d’analyse des causes profondes » déclare le porte-parole de la coalition citoyenne pour le Sahel.

Sécuriser les populations au Sahel

Depuis le 13 janvier 2020, le sommet de Pau a entériné la création d’une coalition, cette fois, internationale pour le Sahel, officialisée le 28 avril 2020 à Bruxelles lors d’une visio-conférence. Elle s’articule autour de quatre piliers citoyens :

1. La protection des civils et la sécurité humaine au cœur de la réponse au Sahel,

2. Créer une stratégie politique globale qui s’attaque aux causes profondes de l’insécurité,

3. Répondre aux urgences humanitaires et veiller à ce que l’aide soit adaptée au développement,

4. Lutter contre l’impunité et garantir l’accès de tous à la justice.

« Nous avons pour mission de faire le suivi de la mise en œuvre de ces quatre piliers » Drissa Traoré au micro du Studio Kalangou. D’après ce dernier, la coalition citoyenne a la capacité d’évaluer l’impact de l’exécution de ces piliers de la coalition internationale et de remonter les informations aux politiques, sur le bien-fondé et les résultats de leur mise en œuvre.

A ces quatre aspects doivent être jointe la consultation des populations pour leur sécurisation. C’est une exigence absolue qui s’impose aux Etats sahéliens pour une sécurité durable selon Drissa Traoré.

Au-delà des critiques, il est question pour la coalition citoyenne de participer activement au suivi de l’exécution de ces quatre piliers par les Etats selon les engagements pris. Et de partager les manquements constatés sur le terrain, a expliqué Drissa Traoré, le porte-parole de la coalition citoyenne pour le Sahel.