Le 31 juillet 2020, après une forte pluie sur les régions du fleuve Niger, une girafe a été surprise par les eaux de pluie dans le lit d’une rivière dans la réserve de Kouré. Située à une soixantaine de kilomètres a l’est de la capitale nigérienne, Niamey ; la réserve naturelle de Kouré abrite les dernières girafes d’Afrique de l’Ouest. La girafe blanche, une sous-espèce endémique, Girafa camelopardalis Peralta.
Période de rut chez les mâles
La période de rut est une période pendant laquelle certaines espèces d’animaux sont sexuellement réceptives.
Dans le règne animalier, certaines espèces d’animaux se livrent à des combats en vue d’écarter les autres mâles pour accéder à la femelle. Ce temps-ci correspond à la période de reproduction chez les girafes. Ce 31 juillet, un combat a opposé deux mâles dominant de girafes dans le lit d’une rivière. Les combats, sont violents généralement et physiquement éprouvants. « C’est des combats qui sont souvent mortels. Avec les petites cornes qu’ils ont là ; c’est avec ça qu’ils font les combats. Ils se sont affrontés jusqu’à ce que l’un d’eux ait été affaibli, il était tombé » a expliqué le Colonel Maliki Alfaza, chef de division faune, agriculture et zone humide à la direction de la faune. Blessée et affaiblie par le combat dans le lit de la rivière, la girafe a été surprise par les eaux de ruissellement d’un cours d’eau. Au moment de cet afflux d’eau, la seconde girafe mâle mieux en forme réussit à s’extirper de ces eaux tumultueuses tandis que la girafe tombée ne le pouvait pas.
Submergée par les eaux, la girafe ne pouvait plus tenir sa tête hors de l’eau et ce malgré le concours des autorités de la réserve et des populations riveraines, elle finit par se noyer à confier le Colonel Maliki Alfaza. La mort de ce mâle n’aura pas d’impact réel sur la pérennité de l’espace a confié le Colonel Maliki Alfaza, car un seul mâle peut féconder plusieurs femelles.
Protéger les girafes
Au début du 19e siècle, la population des girafes s’étendait du Sénégal au Lac Tchad. Aujourd’hui, les dernières girafes d’Afrique de l’Ouest vivent sur une superficie de plus de 1700 km². Au Niger, la protection de cette espèce est assurée par les gardes forestiers et de la faune mais aussi en association avec les populations autochtones. L’implication des villageois dans la protection des girafes s’explique par la cohabitation humaine, bétails et la faune sauvage dans la biosphère.
Les autorités de la réserve jouent sur la carte de la sensibilisation à travers les radios communautaires pour mieux protéger les girafes. Elle est axée sur l’information c’est-à-dire informer les gardes forestiers d’une quelconque situation mettant en danger les girafes a expliqué le Colonel Maliki Alfaza.
En décembre 2018, huit girafes de la région de Tillabéry ont été transféré dans la réserve biosphère de Gadabedji dans le département de Bermo (Maradi) pour repeuplement.
Aujourd’hui, face à l’insécurité dans certaines parties du Niger particulièrement à Tillabéry, la question de protection de la faune s’impose. Dans cette région, le parc national du W et la réserve de Kouré font à face une présence d’hommes armés. Le 09 août 2020, huit personnes sont mortes sous des balles de personnes non identifiées à Kouré.
Interview du Colonel Maliki Alfaza