Les examens du baccalauréat 2020 ont débuté ce 17 août sur toute l’étendue du territoire national. Cette année, ils sont au total 71.990 candidats, dont 38,96% de filles, à se présenter pour l’obtention du précieux sésame qui ouvre la voie pour les études supérieures dans les universités et les grandes écoles.
Cependant, un appel au boycott des enseignants avait été lancé pour bloquer le déroulement du baccalauréat de la session 2019-2020 pour cause du non-paiement du reliquat de leurs frais de l’année 2019. Après plusieurs jours de sit-in et d’assemblée générale, le gouvernement a réagi « à la dernière minute, à moins de 48h du début des épreuves » pour annoncer le début du paiement, selon Yahaya Idi Souleymane, délégué du collectif des correcteurs, au micro du Studio Kalangou. D’où la suspension du mot d’ordre.
Mais le paiement, qui a commencé le jeudi 13 août 2020, n’a pas été effectif, explique Yahaya Idi Souleymane. « Le jeudi il y a eu un semblant de paiement à l’issu duquel on a comptabilisé au total moins de 30 camarades qui ont pris et l’argent était terminé. Ensuite le vendredi, le paiement a repris, nous avons 5 camarades qui ont réellement pris, et l’argent était encore terminé. Et le gouvernement dit que le paiement est censé reprendre à une date ultérieure ».
Ce non-respect de l’engagement pris par le gouvernement à l’égard des enseignants crée une situation qui joue sur le moral des concernés : « Psychologiquement, les camarades ne sont pas dans les conditions d’une bonne correction », déplore le coordonnateur du collectif.
Yahaya Idi Souleymane indique que cette situation est consécutive à un manque d’organisation au niveau décisionnel des enseignants : « nous devons nous ressaisir et prendre toutes nos responsabilités pour exiger le respect de la part de ce gouvernement ». Pour lui, son collectif doit regarder comment d’autres revendications ont pu aboutir. « Vous voyez, les enseignants chercheurs, ils ont eu leurs arriérés et leurs avances. Mais nous, on refuse de nous payer. A l’heure actuelle, les camarades de Niamey n’ont rien perçu ; et encore, ils sont dans les salles en train de surveiller », souligne Yahaya Idi Souleymane.
Depuis quelques années, la question du paiement à temps des frais de surveillance et de correction a été un sujet de discussion et de division entre le Ministère de tutelle et les enseignants qui sont convoqués dans les différents centres d’examen du pays. Cette année, les enseignants surveillants et correcteurs du baccalauréat réclament un reliquat de 434 millions à payer par le gouvernement avant même le déroulement des examens 2020, rappelle Yahaya Idi Souleymane.
Interview Yahaya Idi Souleymane