Comme beaucoup d’institutions nigériennes, les archives nationales du pays sont également issues d’institutions coloniales. En effet, le service des archives avait été créé par l’arrêté général n° 56065 de l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN) du 9 juillet 1953.
Selon Ali Hamadou, directeur général des archives nationales du Niger c’est « à partir de 1960, que les archives ont été rattachées à la présidence ». Avant l’indépendance du Niger, les archives étaient sous la direction du ministère des colonies. 14 ans après les indépendances, il y a eu « le décret 74-248 du 17 septembre 1974 qui a apporté la réorganisation du secrétariat général du gouvernent qui relevait de la présidence ». Ce décret a permis la création du « service des archives et ce service a évolué pour devenir en 1988 la Direction des archives nationales ».
Depuis quelques années, ce service fait face à un certain nombre de difficultés. Cependant, il faut rappeler que dès 1907, des difficultés d’ordres organisationnelles avaient été relevées : « le 19 octobre 1907, un député a interpellé le ministre des colonies par rapport à la situation des archives dans l’espace AOF (Afrique Occidentale Française). Le ministre a retenu les faits parce que les archives étaient mal tenues » car les documents originaux étaient éparpillés sur divers endroits.
Aujourd’hui, l’institution est à la fois confrontée à des difficultés tant organisationnelles que structurelles.
Un espace de stockage insuffisant
« Le premier problème qu’il faut relever c’est l’exiguïté des locaux, ce bâtiment date de 1974 et aujourd’hui il est arrivé à saturation parce que les deux magasins de stockage de documents que nous avons ne peuvent plus recevoir quoi que ça soit ». Ali Hamadou indique que cette situation perdure depuis « une bonne dizaine d’années ». L’absence d’un espace de stockage adéquat, rend impossible l’archivage de nouvelles ressources documentaires en plus de compliquer la gestion de celles qui y sont déjà.
Exiguïté des locaux
« La salle de lecture initialement conçue pour accueillir 25 usagers est devenue exiguë parce qu’aujourd’hui nous recevons plus d’usagers qui viennent par jour. Donc la salle ne répond plus ». Cette exiguïté des locaux à également une incidence sur le personnel de cette institution. Pour Ali Hamadou, il faut aussi trouver des bureaux « à affecter au personnel ». En effet, les nouvelles recrues de l’institution n’ont pas un espace de travail qui réponde aux exigences du métier. De plus, l’Archive Nationale partage depuis quelques années ces locaux avec « deux autres directions du secrétariat général du gouvernement ».
Des problèmes d’électricité
Aux archives nationales du Niger, les systèmes électriques sont datés et défectueux : « vous avez le problème de la défectuosité du circuit électrique et de climatisation, les magasins ne sont pas bien éclairés et la climatisation fait défaut » fait savoir Ali Hamadou. Ce qui peut, à long terme, rendre certains types de ressources inutilisables. Par exemple, le papier exposé à la chaleur jaunit et se casse. L’absence d’une climatisation fonctionnelle rend donc la conservation des documents très difficile.
Interview de Ali Hamadou, Directeur Général des archives nationales du Niger