« A la lumière des témoignages, des éléments de preuve matériel découvert sur le terrain. Des rapports d’expertise médicolégale et des rapports dressés par les officiers de police judicaires, la mission a conclu qu’il y a eu des exactions et des exécutions sommaires d’au moins 71 personnes civiles non armés » a déclaré Abdoulaye Seydou, membre de la mission d’enquête au micro du Studio Kalangou.
Pour rappel, il y a quelques mois, les forces armées nigériennes ont été accusées d’avoir commis plusieurs exactions lors d’opérations antiterroristes sur les différents fronts. Notamment au Mali, dans la région de Diffa, mais surtout au niveau de la zone d’Inatès (région de Tillabéri). Dans la même période, Amnesty International déplorait la mort d’au moins 200 civiles, victimes d’exaction dans le Sahel.
Cependant, pour le cas du Niger, le gouvernement avait réagi dans un document publié le lundi 10 juin, via le ministère des affaires étrangères dans lequel il avait conclu que ces accusations n’avaient « aucun fondement ». Le document disponible sur ce lien.
Des propos mesurés
Dans la présentation officielle de ce rapport d’enquête mené du 27 mars au 2 avril 2020, ce 04 septembre à Niamey, Abdoulaye Seydou a indiqué : « la mort de ces personnes, n’est pas liée à une quelconque frappe aérienne, qu’il n’y a aucun doute que les auteurs de ces exactions sont des éléments des forces de défenses et de sécurité et qu’il n’y a aucun indice qui permette de conclure ou d’établir une quelconque responsabilité de l’armée en tant qu’institution ».
Une situation qui permettra au juge « en charge du dossier, de situer la responsabilité individuelle et collective des uns et des autres ».
Abdoulaye Seydou insiste sur le fait que ce document ne vient pas saper le moral des troupes militaires nigériennes. Il s’agit simplement, d’un pas vers la justice et le rétablissement de la paix dans ces zones meurtries : « Il ne s’agit nullement, pour la commission nationale des droits humains de friser encore moins de porter atteinte au moral des troupes, mais plutôt de continuer d’avantage à leur encrage éthique et surtout au respect du droit international humanitaire et des droit de l’homme en tout temps et en tout lieu ».
Interview de Abdoulaye Seydou, membre de la mission d’enquête