Mali : Un ultimatum de la CEDEAO à la junte militaire

Le 57ème sommet des chefs d’Etat de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) tenu à Niamey du 06 au 07 septembre 2020 était axé sur les…
Mali : Un ultimatum de la CEDEAO à la junte militaire
Le président du CNSP (Comité national pour le salut du peuple) Assimi Goita (C) se prépare à une rencontre entre des chefs militaires maliens et une délégation de la CEDEAO dirigée par l'ancien président nigérian le 22 août 2020, dans le but de rétablir l'ordre après la coup d'État militaire à Bamako / ANNIE RISEMBERG / AFP

Le 57ème sommet des chefs d’Etat de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenu à Niamey du 06 au 07 septembre 2020 était axé sur les questions de gouvernance régionale mais également sur la situation politique malienne.

En effet, depuis la chute du président malien, Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août 2020, c’est la deuxième fois que se tient une réunion des chefs d’Etat de l’espace CEDEAO. Au cours de cette rencontre en présentiel de Niamey, la conférence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest espère un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali. Pour cela, la CEDEAO a indiqué au Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) le lundi 7 septembre 2020, vouloir la désignation d’un président et d’un premier ministre, tous deux civils, afin d’assurer une transition politique qui ne doit excéder plus de 12 mois. Un ultimatum fixé au 15 septembre a donc été donné à la junte militaire.

En outre, la conférence des chefs d’Etats de la CEDEAO maintient ses décisions prises lors du sommet extraordinaire du 28 août 2020.

Analyse de la posture de la CEDEAO

Pour l’analyste Boubacar Bocoum qui, un analyste politique malien et membre du groupe du centre d’études stratégiques, la pression qu’exerce la CEDEAO sur la junte est en réalité dirigée vers le peuple malien. Pour l’analyste « la CEDEAO est dans l’illégalité et dans l’illégitimité» puisque le droit international intime à la communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest dans la protection des peuples. Mais le silence de l’organisation après la mort de 23 personnes lors des manifestations du 12 au 13 juillet 2020 explique cette illégalité selon Boubacar Bocoum.

Processus de consultation politique

Au lendemain du coup d’Etat du 18 août 2020, le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) est créé par les putschistes. Au pouvoir depuis trois semaines, la junte militaire lance un processus de concertation nationale. Des concertations avec les acteurs de la scène politique malienne mais également ceux de la société civile. Des travaux de validations des termes de références de pour une réflexion inclusive ce sont tenus simultanément à Bamako ainsi que dans les capitales régionales.

Pour Alioune Tine, un acteur de la société civile malienne, si ces consultations avaient eu lieu en amont, elles auraient pu éviter le coup d’Etat intervenu au Mali. 

Les journées de concertation nationale malienne sur la préparation de la transition se tiendront du 10 au 12 septembre 2020 au centre international de conférence de Bamako. Ces assises suscitent beaucoup d’espoir chez de nombreux citoyens maliens. 

Extrait du communiqué final de la CEDEAO lu par Jean Claude Kassi Brou

Interview de Boubacar Bacoum analyste politique malien et membre du groupe du centre d’études stratégiques