Au Niger, le dernier bilan des inondations fait état de 65 morts et plus de 300 000 sinistrés. Cette année, les précipitations exceptionnelles survenues ont provoqué plusieurs inondations sur l’étendue du territoire national.
Saga Gorou, un village situé à 15 kilomètres de Niamey, est difficile d’accès depuis la pluie du 06 septembre 2020. La route reliant ce village à Niamey, mais aussi à d’autres localités, est bloquée par les eaux. Les usagers de cette voie sont donc confrontés à plusieurs contraintes.
Les véhicules ne pouvant plus emprunter ce tronçon inondé, les passagers le traversent à pied pour rejoindre l’un ou l’autre bord de la route, où des transporteurs stationnés les attendent : « quand le kori a débordé, si vous y rentrez, l’eau vous arrive jusqu’à la hanche. Les véhicules qui viennent de Niamey s’arrêtent ici et ceux de Balleyara de l’autre bord. Les passagers sont débarqués pour traverser » indique Oumarou Modi, un transporteur au micro du Studio Kalangou. D’autre part, cette situation risque de faire monter les coûts du transport « nous sommes pauvres, si les frais de transport augmentent, c’est un autre calvaire » déplore le transporteur.
Une traversée dangereuse
Les voyageurs qui décident de rejoindre à pied, l’un ou l’autre bord de la route, le font à leurs risques et périls. En effet, la force du courant et le niveau des eaux peuvent augmenter à tout moment : « quand je traversais, le courant était fort, il aurait pu m’emporter. Nous avons besoin d’aide. Le niveau de l’eau, c’est juste à mon cou, c’est un danger de mort. Les personnes âgées et les enfants en souffrent beaucoup » déplore une voyageuse.
Pour d’autres personnes, une petite activité économique s’est développée. C’est notamment le cas d’Ibrahim Oumarou, un ouvrier qui s’est reconverti en guide pour venir en aide à la population : « avant je travaillais dans une carrière. Quand l’eau est venue, l’endroit s’est inondé, alors je suis venu pour aider les gens à traverser. Si quelqu’un vient sans enfants et sans bagages, je le prends à 250 F CFA, s’il a des bagages, je le prends à 500 F CFA. Si la personne n’a rien, je l’aide gratuitement » relève l’ouvrier.
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