Une mission de la commission nationale des droits Humains (CNDH) a mené du 05 au 12 septembre 2020, dans la région d’Agadez, des investigations sur des cas de violations des droits, en lien avec le processus électoral. Les communes cibles étaient Agadez, Ingall, Aderbissanat et Dabaga.
Cette mission a permis à la CNDH de recueillir les preuves de certaines irrégularités rapportées par les populations locales lors de l’opération de l’enrôlement biométrique, énumérées dans un rapport. Selon Almoustapha Moussa Idé, commissaire aux droits humains au niveau de la CNDH, la synthèse de ce rapport a fait cas de problèmes qui entravent la bonne marche de l’enrôlement de la population. Il s’agit notamment de l’éloignement de certains centres d’enrôlement des résidences, ou encore « le rachats des récépissés par certaines formations politiques ».
Lors des étapes d’Agadez et d’Aderbissanat, des problèmes techniques liés aux appareils ont été soulevés.
Aussi la phase d’affichage des listes électorales s’est déroulée avec quelques difficultés par endroit, selon les explications du commissaire aux droits humains. Comme c’est le cas dans la commune d’Agadez où les moyens logistiques (tableaux) sont parvenus hors délai à la commission électorale administrative (CEA).
Également, de nombreuses réclamations ont été enregistrées, indique Almoustapha Moussa Idé. A titre d’exemple, il fait cas de 3200 réclamations dans la commune d’Agadez et 200 dans la commune de Dabaga.
Des recommandations de la CNDH à l’intention de la CENI, des OSC et des partis politiques
Après la restitution des résultats d’enquête, la commission nationale des droits humains (CNDH) a émis quelques recommandations à l’intention de la commission électorale nationale indépendante (CENI). Il s’agit notamment du paiement des indemnités des agents recrutés dans la région d’Agadez. La CNDH demande à ce qu’on mette à la disposition des commissions administratives, des moyens adéquats pour qu’elles accomplissent convenablement leur mission.
La mission indique que les phases à venir devront inclurent des campagnes d’information et de sensibilisation à travers les différentes radios communautaires, pour que les populations soient suffisamment informées et particulièrement « les femmes et les jeunes en tant qu’électeurs et candidats aux différents scrutins » dixit le commissaire aux droits humains, Almoustapha Moussa Idé.
A l’endroit des partis politiques, la CNDH recommande une intensification des sensibilisations et des formations « de leurs militants en vue d’élections apaisées ».
Les organisations de la société civile, quant à elles, devront « jouer leur rôle de veille et de contrôle » pour plus de transparence dans le processus électoral, selon les recommandations de la commission nationale des droits humains (CNDH).
Interview de Almoustapha Moussa Idé, commissaire aux droits humains au niveau de la CNDH