Libération de plusieurs figures politiques et civiles après des mois de détention au Niger

Libération de plusieurs figures politiques et civiles après des mois de détention au Niger
Remise officielle du rapport des Assises nationales au général Abdourahamane Tiani - Niamey, le 10 mars 2025. Cette photo est une capture d’écran de la Radio Télévision du Niger (RTN).

Au Niger, une cinquantaine de personnalités détenues depuis le coup d’État de juillet 2023 ont été remises en liberté dans une annonce lu à la Radiotélévision du Niger. Parmi elles figurent des ministres de l’ancien gouvernement, des responsables politiques, des acteurs de la société civile ainsi que des militaires.

Des anciens ministres et figures politiques libérés

« Le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, a signé ce mardi 1er avril un décret portant remise gracieuse de peine. Au terme de ce décret, et conformément aux recommandations des assises nationales pour la refondation relatives à la mise en liberté de certaines personnes, des libérations ont été ordonnées […] », a annoncé le Secrétaire général du gouvernement du Niger, Mahaman Roufai Laouali sur les onde de la RTN.

Parmi les personnalités relâchées, on retrouve d’anciens ministres de l’administration de Mohamed Bazoum. C’est notamment le cas de Mahamane Sani Issoufou, ancien ministre du Pétrole et fils de l’ex-président Mahamadou Issoufou, ainsi que Kalla Moutari (de la Défense), Ahmed Djidoud (des Finances) et Ibrahim Yacoubou (de l’Énergie).

Autre libération notable : celle de Foumakoye Gado, président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), la formation politique de l’ancien président Mohamed Bazoum. Arrêté peu après le coup d’État, il était l’une des figures les plus en vue de l’opposition à la junte.

Un journaliste critique également relâché

Le journaliste Ousmane Toudou, connu pour ses prises de position critiques et son engagement dans les médias, fait également partie des personnes remises en liberté. Son arrestation avait suscité l’émoi au sein de la profession, et soulevé des préoccupations croissantes concernant la liberté d’expression au Niger depuis le début de la transition militaire.

Des accusations lourdes et un contexte tendu

La majorité des détenus étaient poursuivis pour « complot contre la sûreté de l’État » ou « tentative de coup d’État ». Selon le gouvernement nigérien, leur libération s’inscrit dans le cadre des engagements pris lors des assises nationales de la refondation tenues en février. Ces assises sont présentées comme un jalon important dans le processus de réorganisation politique engagé par la junte.

À lire : Remise officielle du rapport des Assises nationales au général Abdourahamane Tiani

Mohamed Bazoum toujours détenu

Malgré cette vague de libérations, l’ancien président Mohamed Bazoum reste en détention. Renversé lors du coup d’État de 2023, il est toujours privé de liberté, bien que son immunité ait été levée. Aucune date de procès n’a été communiquée, même si les accusations à son encontre sont similaires à celles qui visaient les personnalités aujourd’hui libérées.

Des militaires graciés pour des affaires plus anciennes

La mesure de clémence s’est également étendue à certains militaires, notamment ceux condamnés pour des faits antérieurs au renversement de Bazoum. Le général Salou Souleymane, ancien chef d’état-major des armées, figure parmi les bénéficiaires. Il avait été arrêté en 2015 et condamné à 15 ans de prison en 2018 pour tentative de coup d’État contre l’ex-président Mahamadou Issoufou.

Ousmane Mamoudou.