Avec une superficie de 1 267 000 km2, le Niger est un pays sahélien enclavé. Il fait partie des pays en voie de développement, sur le plan de l’indice du développement humain (IDH) il est classé 189ème sur 189 pays selon le classement du PNUD de 2018. C’est également un pays où il existe beaucoup d’inégalités. C’est dans une perspective de lutte contre ces inégalités que plusieurs organisations nationales et internationales se sont concertées pour créer l’Alliance Contre les Inégalités (ACI).
Pour être plus efficace dans leur lutte contre les inégalités, l’ACI avec le concours de l’ONG OXFAM, ont répertorié dans un manifeste les 10 inégalités les plus criardes au Niger, à savoir : l’éducation, la santé, l’emploi, l’accès à la terre, le mariage des enfants, la participation des jeunes à la vie publique, le changement climatique, le déplacement de la population, les inégalités spécifiques et la pandémie du Covid-19. Ces inégalités touchent toute la population et toutes les couches sociales.
Mettre fin à ces inégalités est synonyme d’un Niger meilleur selon l’alliance. Dr Djamila Ferdjani ambassadrice de l’ACI a expliqué, lors du lancement de la campagne contre les inégalités, qui a eu lieu le 18 novembre 2020 à Niamey, qu’ « il existe deux grands facteurs favorisant les conflits et la stagnation du développement, ces deux facteurs sont la pauvreté et les inégalités, qui aussi dans un cercle vicieux, sont accentuées par les conflits ». La crise sécuritaire à laquelle fait face le pays, entrainant le déplacement interne et externe des populations, accentue la pauvreté qui est le plus grand facteur de ces inégalités.
Ces inégalités sont plus présentes en milieu rural qu’urbain, tout comme c’est expliqué clairement dans le manifeste de l’ACI « la densité de médecins à Niamey est 17 fois supérieur à celle de Tillabéry et 13 fois plus importante qu’à Dosso » pour ne citer que cet exemple. Toujours lors du lancement de la campagne, le manifeste a été distribué à plusieurs leaders politiques présents pour qu’ils prennent en compte ces inégalités dans leur programme politique pour une lutte efficace.
Dr Djamila Ferdjani explique la pauvreté en ces termes « je pense humblement que l’ordre des causes est inversé, l’expérience de plusieurs pays dans le domaine et la connaissance des réalités locales suffisent pour comprendre que ce n’est pas le grand nombre d’enfants qui engendre la pauvreté mais c’est la pauvreté qui engendre le grand nombre d’enfants ».
Intervention Dr Djamila Ferdjani