Selon les services de l’environnement, le Niger dispose de 12 sites inscrits sur la liste des zones humides d’importance internationale, appelés aussi « Sites Ramsar ». Ces zones couvrent une superficie de plus de 4 millions d’hectares.
Cependant, le contrôle de ces zones humides proches des frontières avec le Nigéria et le Burkina Faso s’avère difficile à cause de l’insécurité, explique le Colonel Maliki Alhouza de la Direction de la faune, des parcs et réserves.
Les sites Ramsar
Les zones humides représentent les milieux les plus productifs du monde qui, sont des espaces de conservation de la diversité biologique. Elles fournissent de l’eau ainsi qu’une disponibilité et d’innombrables espèces de plantes et d’animaux, leur survie ainsi que celle des hommes vivants sur ces espaces . La Convention de Ramsar (ratifiée en 1971 à Ramsar en Iran) a pour but d’enrayer la disparition des zones humides et prêter assistance à leur conservation. Au Niger, la convention n’est entrée en vigueur qu’en 1987.
En Afrique de l’Ouest, le Niger représente le deuxième pays ayant la plus grande superficie de zones humides après la Guinée, avec 12 sites représentant 43 127 Km2. Ces espaces sont dans les « zones humides continentales, parce que nous ne sommes pas au bord de l’océan et de la mer ; comme le fleuve, comme les fadamas, les mares, les retenues d’eau, les plaines inondables » a expliqué le Colonel Maliki Alhouza de la Direction de la faune, des parcs et réserves.
Selon le Colonel Maliki Alhouza, les douze sites Ramsar désignés par le Niger sont « des sites d’importance internationale comme habitats d’oiseaux d’eau ».
Sites Ramsar au Niger | Année d’inscription | Superficie |
Complexe Kokorou-Namga | 17-06-2001 | 66 829 ha |
Dallol Bosso | 26-04-2004 | 892 122 ha |
Dallol Maouri | 26-04-2004 | 317 520 ha |
Gueltas et Oasis de l’Aïr | 16-09-2005 | 4 924 100 ha |
Lac Tchad | 17-06-2001 | 338 550 ha |
La mare de Dan Doutchi | 16-09-2005 | 38 250 ha |
La mare de Lassouri | 16-09-2005 | 34 000 ha |
La mare de Tabalak | 16-09-2005 | 107 000 ha |
Oasis du Kawar | 16-09-2005 | 339 220 ha |
Parc National du W | 30-04-1987 | 385 000 ha |
Zone humide du moyen Niger | 17-06-2001 | 52 180 ha |
Zone humide du moyen Niger II | 26-04-2004 | 38 555 ha |
Source : Service d’information sur les sites ramsar
Selon le Colonel Maliki Alhouza de la Direction de la faune, des parcs et réserves, le Niger a entrepris la désignation de deux nouveaux sites, le lac de Madarounfa dans la région de Maradi et le Lac de Guidimouni de Diffa.
L’aspect climato-sécuritaire
Aujourd’hui, les zones humides sont en proie à une dégradation du milieu du fait de la pression anthropique qui se caractérise par l’intensification des actions de l’homme. A ces actions s’ajoutent les aléas climatiques, nous explique le Colonel Maliki Alhouza : « lorsque le producteur échoue dans la production agricole, il va tenter de compenser sa perte sur les ressources des zones humides c’est-à-dire qu’il va vouloir couper les arbres pour les vendre ou faire autre chose ». Il ajoute : « il va intensifier des activités comme la pêche donc prendre au-delà de ce qu’il a l’habitude de prendre. ».
Certaines zones humides du Niger se trouvant dans les régions de Diffa et de Tillabéri sont difficilement accessibles compte tenu de la situation sécuritaire qui y prévaut. Ces deux régions enregistrent des attaques de groupes armées non étatiques.
Ce que confirme le Colonel Maliki Alhouza : « le grand danger d’ailleurs aujourd’hui, c’est l’insécurité ». Une situation qui les empêche d’avoir des informations sur ce qui se passent sur ces sites, « nous avons tous les problèmes pour savoir ce qui se passe exactement dans le bassin du Lac Tchad ». Des circonstances similaires prédominent aussi au niveau du complexe Namga-Kokorou et le parc W a conclut le Colonel Maliki Alhouza de la Direction de la faune, des parcs et réserves.
Vue panoramique du complexe Kokorou-Namga
Cette zone humide frontalière, est partagée avec le Burkina Faso et le Mali. Elle « comprend quatre marais et mares permanents et semi‑permanents dans un ancien affluent du fleuve Niger. » Ce site est précieux pour l’hospice qu’il fournit aux oiseaux d’eau. En 2000, on en recense 56 espèces avec 50 000 représentants. Aussi, ledit complexe « abrite des espèces en danger telles que la grue couronnée (Balearica pavonina), la gallinule poule‑d’eau (Gallinula chloropus) et la talève sultane (Porphyrio porphyrio) » selon le site d’information sur les sites ramsar (rsis ramsar) disponible ici.
Le magazine en français du 03 février 2021