Au Niger il existe une loi sur le quota qui exige qu’il y ait 30 % des femmes dans les postes nominatifs et 25 % aux postes électifs. Un projet de loi qui a été adopté lors du conseil des ministres du 18 octobre 2019 selon un article du site Niamey et les deux jours disponible ici. Ce type de recommandations n’existe pas dans le cas des personnes handicapées.
« Le Niger a ratifié la convention relative aux droits des personnes handicapées en juin 2008. Avant ça il y a eu le recensement administratif. Les personnes handicapées étaient au nombre de 715 497, maintenant de 2012 à aujourd’hui ces personnes handicapées peuvent atteindre 2 000 000 » a expliqué Mr Mamane Bounou, président de la fédération nigérienne des personnes handicapées. Malgré leur nombre assez important, ces personnes n’ont eu aucune place sur les 166 sièges à l’assemblée nationale. C’est le même constat pour les postes ministériels, sur les 33 ministres formant le nouveau gouvernement nigérien, aucune personne handicapée.
Lors des élections législatives du 27 décembre 2020, il y avait parmi les candidats d’un parti un candidat malvoyant qui n’a pas pu avoir le siège de député. C’était d’ailleurs l’unique candidat ayant un handicap.
« Au niveau de l’assemblée nationale, on a jusqu’à 166 députés et les personnes handicapées n’en ont pas eu, c’est un plaidoyer que je vais faire, de jeter un coup d’œil sur comment soutenir, accompagner les personnes handicapées » a expliqué Mr Mamane Bounou. Que ces personnes puissent obtenir au moins un siège, au niveau des élus de l’assemblée, serait très bénéfique non seulement pour elles mais aussi pour la nation toute entière. Cela leur permettra de lutter pour leur épanouissement, leur éducation et leur inclusion sociale.
La question qui reste est de savoir si la société nigérienne est prête à voter pour une personne handicapée ? Si ces personnes handicapées peuvent être candidates pour les élections municipales et législatives, la constitution nigérienne en son article 47 ne leur permet pas d’être candidats pour les élections présidentielles, car l’article dit « Sont éligibles à la Présidence de la République, les Nigériens des deux (2) sexes, de nationalité d’origine, âgés de trente-cinq (35) ans au moins au jour du dépôt du dossier, jouissant de leurs droits civils et politiques. Nul n’est éligible à la Présidence de la République s’il ne jouit d’un bon état de santé physique et mental, ainsi que d’une bonne moralité attestée par les services compétents ». N’est-ce pas là une discrimination pour ces personnes en situation d’handicap ?
Interview Mamane Bounou
Zeinabou Abdou Saidou