Maladie infectieuse caractérisée par une éruption de taches rouges sur la peau, la rougeole fait constamment de ravage partout en Afrique de l’Ouest. En effet, à l’exception de la Gambie, du Ghana et du Cap-Vert, les autres pays comme le Niger, le Nigeria et le Mali ne sont pas en bonne voie pour se débarrasser de cette maladie du fait que bon nombre de leurs systèmes de santé sont faibles. Certaines zones sont difficiles d’accès, et dans d’autres zones règne l’insécurité. Ce qui rend difficile la distribution des doses du vaccin de cette maladie.
Selon un communiqué de presse publié en avril 2021, MSF (Médecins Sans Frontières) indique que « entre 2018 et 2020, les pays de l’Afrique de l’Ouest ont enregistré plus de 460 000 enfants qui avaient contracté la maladie et près de 8 000 y avaient succombé ».
Au Niger aussi dans ce même mois d’avril, on fait face à une augmentation rapide de cette maladie et les régions les plus touchées sont Agadez, Dosso et Tahoua. Et dans la région d’Agadez, dans plusieurs districts sanitaires, des cas ont été enregistrés, comme celui d’Arlit, ou plus de 595 cas de rougeole ont été comptabilisés. Suite à cette situation, le ministère de la santé, avec l’appui de Médecins Sans Frontières (MSF), a organisé une campagne de vaccination contre la maladie.
Ali Adam, communicateur du district sanitaire d’Arlit, au micro du Studio Kalangou explique qu’« effectivement, nous avons une épidémie de rougeole au niveau du district sanitaire d’Arlit. Parmi les districts de la région, nous faisons partie de ceux qui ont le plus de cas de rougeole ». Elle est l’une des principales causes de décès chez les jeunes enfants. Et selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) « elle est l’une des maladies les plus contagieuses au monde pour laquelle, il n’existe pas de traitement curatif ». Autrement dit, il n’existe pas de médicament efficace contre le virus de la rougeole. Les malades sont isolés, séparés des autres et ne reçoivent que de traitement symptomatique. Les soins sont entre autres la lutte contre la fièvre, la prévention de la déshydratation, la désinfection nasale et oculaire.
Ali Adam, communicateur du district sanitaire d’Arlit poursuit, par ailleurs « à Arlit par exemple en janvier 2021, nous avons déclaré 14 cas. Et de janvier à aujourd’hui nous sommes à 595 cas de rougeole. Ces cas sont repartis sur les dix (10) Centres de Santé Intégré du département d’Arlit » constate-t-il.
Et selon les données du Ministère de la Santé Publique du Niger, l’année 2021 enregistre déjà 3213 cas de rougeole contre 1081 cas en 2020, soit près de trois (3) plus. L’épidémie a touché 27 districts sanitaires sur les 73 et quinze (15) décès sont déjà enregistrés.
C’est pourquoi, « nous avons fait l’appel à notre collaborateur le plus proche, MSF, qui a répondu à l’appel et c’est avec elle que nous sommes en train de faire la prise en charge » indique Ali Adam.
En effet, MSF (Médecins Sans Frontières) est un organisme qui intervient dans la prise en charge des maladies des enfants comme le choléra, la rougeole… et la malnutrition au Niger. Et pour protéger et barrer la transmission de la rougeole, Médecins Sans Frontières (MSF) à amener près de 700 000 doses de vaccin dans le pays afin de mieux répondre à la situation épidémique en cours. La vaccination a débuté depuis le mois de février. Sur le volet information, les équipes de MSF (Médecins Sans Frontières) en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique sensibilisent les populations sur les signes de la maladie et de ses conséquences. Demandant aux populations de se rendre dès les premiers signes dans un centre de santé pour être pris en charge.
Quant à l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), elle recommande aux populations de se faire vacciner pour mieux combattre la rougeole. Parce que les enfants vaccinés souffrent moins que ceux qui ne le sont pas.
Interview de Ali Adam, communicateur du district sanitaire d’Arlit
Rabi Assoumane Hamani.