Cette année, la campagne agricole a démarré à la première décade du mois de mai, permettant d’effectuer des semis partiels du mil dans plusieurs zones agricoles du pays. Par exemple, dans 17 villages du département de Falmey, région de Dosso.
« Malheureusement, ces semis ont souffert d’une longue rupture de pluie provoquant la perte des semis » a confié Dr Garba Yahaya, directeur général au ministère de l’agriculture. Ainsi, dans ce département, les faibles pluies ont conduit à la sècheresse des jeunes pousses des cultures.
En effet, selon la direction de la météorologie nationale(DMN) du Niger, des séquences sèches de durée longue à moyenne sont attendues en début de saison sur l’ensemble de la zone agricole du pays, sauf les régions du fleuve où elles sont prévues normales.
Ainsi, avec les précipitations enregistrées entre la 2eme décade du mois de mai et la 3eme décade de juin 2021, l’ensemble des régions ont semé, sauf la région d’Agadez. Et selon le directeur de l’agriculture, « à la date du 30 juin, près de 7782 villages (soit 60%) ont semé contre 8175 villages (soit 64%) en 2020 » souligne-t-il.
Dr Garba Yahaya indique aussi qu’à la date du 30 juin, le développement végétatif(croissance et nutrition des plantes) se présente comme suit : le stade de levée domine pour le mil avec présence de stade de levée avancée observée dans les régions de Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder ; pour le sorgho, il est également observé la levée avancée comme le stade le plus avancé au niveau de quelques départements de ces régions.
Quant à la situation phytosanitaire, elle est dominée par des attaques du criquet sénégalais (Oedaleus senegalensis) et des chenilles défoliatrices sur le mil et le sorgho, un stade de la levée dans le département de Dungass sur une superficie de 40 ha. Mais, la situation a été maitrisée explique le directeur de l’agriculture. Il faut noter que la rareté des pluies perturbant les cycles de croissance des cultures entraine le développement des insectes qui sont les ennemis des cultures.
A la question de savoir, est-ce un retard, le fait que plusieurs villages du pays n’ont pas encore semé ?
Le directeur de l’agriculture répond que la régression du taux de semis à la même date sur les trois (3) années successives que sont « à la date du 30 juin 2021,7782 villages agricoles sur 13 046 ont semé soit 60% contre 8175 villages soit 64% en 2020 et 9784 villages, soit 78% en 2019 » est certainement due au décalage de la saison, conséquence des séquelles du changement climatique et non un retard de semis. Selon lui, il ne s’agit pas de retard mais plus tôt d’un décallage de la saison d’hivernage.
Ainsi au directeur,Dr Garba Yahaya d’ajouter que la présente campagne d’hivernage 2021 présente un caractère humide associé à des dates probables de fin tardives à normale, des séquences sèches plus longues en moyenne et vers la fin de la saison et également des risques d’écoulements et d’inondations.
Il mentionne également que les déficits hydriques, c’est-à-dire l’insuffisance des pluies peuvent entrainer des échecs de semis, affecter la croissance des plantes, favoriser le développement d’insectes ravageurs des cultures, prolonger la période de soudure pour les animaux et provoquer des conflits entre les éleveurs et les agriculteurs.
Cependant pour prévenir ces risques, le directeur de l’agriculture recommande d’adopter les techniques de productions résilientes au changement climatique : semences précoces, application localisée des engrais, diversification des cultures, cultures de décrue, etc…et alerter à temps les services de l’agriculture en cas d’apparition des ennemis de cultures, c’est-à-dire les insectes ravageurs de cultures.
D’intensifier la production de manioc qui résiste à la sécheresse et peu appétée par les ravageurs et les animaux,
D’éviter l’occupation anarchique des zones inondables, en particulier dans les zones.
Rabi Assoumane Hamani.