Selon la Losen, loi no 98-12 du 1er juin 1998 portant orientation du système éducatif nigérien, l’éducation est un droit humain, un droit essentiel qui doit être accessible à tous les enfants. Chaque enfant doit pouvoir recevoir un enseignement de qualité. Et pour pouvoir maintenir et inciter ces enfants à bien suivre le cycle scolaire, le gouvernement du Niger a mis en place depuis les années 60, un programme d’alimentation scolaire appelé cantines scolaires. Un programme qui consiste à fournir de l’alimentation aux enfants scolarisés surtout ceux des zones nomades.
Laouali Abdou, responsable du programme explique au micro du Studio Kalangou « il y a très longtemps, on appuyait en vivres les écoles nomades, ces écoles avaient la particularité que les parents d’élèves sont des éleveurs et ils sont en mouvement et du fait de leur instabilité, les écoles sont fixées et on crée les cantines scolaires. C’est ça les premières bases de la création des cantines scolaires ». En effet, outre les conditions climatiques, sanitaires et sécuritaires, les populations nomades sont confrontées à l’insécurité alimentaire, à un faible taux de scolarité des enfants dû à l’éloignement des établissements scolaires, au manque de familles d’accueils pour héberger certains élèves durant le processus scolaire. Ainsi, ces populations pauvres préfèrent garder leurs enfants à la maison pour les placer dans les travaux champêtres et autres. Et, c’est à travers les cantines scolaires que, le gouvernement nigérien entend aider ces enfants des ménages plus pauvres à avoir accès à l’éducation, à la santé et à la nutrition selon le directeur de la participation de la santé scolaire et de l’éducation environnementale.
Aussi, dans ce sens, le programme alimentaire mondial (PAM) qui intervient depuis longtemps dans les huit (8) régions du pays « a décidé d’augmenter son aide aux cantines scolaires de ces écoles nigériennes, surtout celles des zones vulnérables dans le but d’encourager et de soutenir les élèves et aussi les parents » rapporte l’ANP, Agence Nigérienne de Presse.
« Ainsi, en 2019-2020, le PAM, a assisté plus de 127.000 enfants nigériens dans 820 écoles à travers les cantines scolaires » selon l’ANP.
En effet, l’objectif du Programme Alimentaire Mondial vise à inciter les populations rurales à laisser leurs enfants fréquenter les bancs des écoles. Le PAM contribue aussi à l’épanouissement et au maintien des enfants en milieu scolaire.
Auparavant, les cantines scolaires c’étaient seulement dans les zones nomades, mais, « progressivement, l’Etat a tendu ces cantines dans les zones secondaires » explique Laouali Abdou, responsable du programme PAM.
En ajoutant que « nous sommes aujourd’hui à 12%, le pays est en terme de couverture en alimentation scolaire. Nous avons aujourd’hui 2602 écoles qui sont des ecoles à cantine avec des effectifs de 455 559 élèves dont 205.001 filles. A Niamey, il y a les ecoles spécialisées des sourds et des mal- voyants qui bénéficient de l’appui en alimentation scolaire ».
Fonctionnement des cantines scolaires au Niger .
Les cantines scolaires jouent un rôle très important dans l’éducation des enfants, parce qu’elles les encouragent à venir à l’école, améliorent le taux de scolarité, aussi les enfants ont la concentration et la capacité de bien apprendre. On peut dire que les cantines scolaires apportent un appui à l’éducation de base.
Ainsi, c’est « l’Etat qui assure les condiments, les vivres dans les cantines qui sont aussi appuyées par le PAM. Quand vous prenez les cantines nomades, les enfants sont hébergés au niveau des écoles. Donc, il faut nécessairement assurer les trois (3) repas par jour, c’est-à-dire les repas du matin, de midi et du soir » indique le responsable du programme, Laouali Abdou. Les cantines scolaires assurent et poussent les enfants à être présents dans les écoles.
Au responsable du programme PAM de préciser que aussi « la cantine a l’avantage de créer une certaine sociabilité au niveau des enfants ». Autrement ça crée une compétence, le fait que ces enfants sont ensembles même en dehors des classes. Ils auront un état d’esprit à travailler, à évoluer.
Laouali Abdou poursuit en disant que, les critères que nous suivrons pour créer les cantines au Niger sont des critères basés sur le nomadisme, la faible scolarisation, les difficultés d’accès dans certaines localités, la qualité de l’éducation, mais, « on doit si l’Etat a les moyens de créer les cantines partout dans le pays ».
Le magazine en français du jeudi 22 juillet 2021
Rabi Assoumane Hamani