Région de Tahoua : des centaines de têtes de bétail décimées dans la commune urbaine d’Abalak

La ville d’Abalak est située à environ 135 kilomètres au nord-est de Tahoua, chef-lieu de région. Les principales activités de la population sont l’agriculture, le petit commerce, et surtout l’élevage…
Région de Tahoua : des centaines de têtes de bétail décimées dans la commune urbaine d’Abalak
Des animaux en paturage / CC- Faride Bourema /Studio Kalangou

La ville d’Abalak est située à environ 135 kilomètres au nord-est de Tahoua, chef-lieu de région. Les principales activités de la population sont l’agriculture, le petit commerce, et surtout l’élevage qui constitue l’essentiel de leur économie.

Selon une étude de « researchgate » disponible ici sur la vulnérabilité et l’accès aux marchés des pasteurs des départements de Dakoro et Abalak, les résultats des enquêtes ont démontré que, les populations sont à 92 % analphabètes, les marchés sont difficiles d’accès parce que leur zone (pastorale) est isolée, les soins vétérinaires coûtent chers par manque d’agents vétérinaires. A cela viennent encore s’ajouter les menaces des eaux de pluies. Ainsi, à la suite des premières fortes pluies tombées sur la localité d’Abalak, dans la nuit du mardi au mercredi 23 juin 2021, des centaines de têtes de bétail ont été décimées. Les eaux des koris et autres mares ont emporté des centaines d’animaux. Les autorités locales se sont rendues sur les différents lieux pour constater l’ampleur du sinistre.

« Nous avons constaté qu’à l’intérieur de la mare, il y a vingt-sept (27) ânes qui étaient debouts et vivants, et nous avons constaté qu’il y a plus de quarante (40) qui étaient déjà morts… » explique Abdourahamane Adhan, 1er vice maire de la commune au micro du Studio Kalangou.

A Abalak, ville avec un système économique de production basé sur l’élevage transhumant, les marchés de bétail sont la source capitale de procuration des fonds pour les communes des zones pastorales, agropastorales et même agricoles. Constituant la première activité, l’élevage dans la localité d’Abalak est confrontée aux catastrophes naturelles qui, entre autres, sont les sècheresses cycliques, le manque d’infrastructure, le déficit agricole chronique, les inondations…etc.

Abdourahamane Adhan,1er vice maire de la commune poursuit par ailleurs « qu’un autre village nous a alerté, c’est le village de Amala’O qui se situe à 57 kilomètres au nord de la commune urbaine d’Abalak. Avant d’atteindre le lieu, nous avons vraiment vu des choses déplorables, beaucoup, beaucoup d’animaux sont morts à l’extrémité même des routes ».  Il continue « Nous avons pu dénombrer 57 qui étaient hors de l’eau. Et le nombre qui était à l’intérieur, la population sur place nous a confirmé que ça va au-delà de 200 ». A Abalak et environnants, les eaux des pluies ont en grande partie ravagé tous les bétails laissant la population dans des situations difficiles car, ces animaux sont leur principale sources de revenus.

Abdourahamane Adhan, souligne que « sur le second site, celui d’Achanwatta, là nous avons vraiment trouvé quelque chose de plus terrifiant », « les caprins morts sont entassés par vingtaine, sinon même par trentaine. C’est quelque chose qui est vraiment horrible, on a pu dénombrer 187 à côté d’une seule mare ».

En effet, outre la situation sécuritaire dans les localités de Tahoua, l’accès aux marchés du sud limité à l’enclavement de la zone, la vulnérabilité des populations (grande partie analphabète), les eaux des pluies ont aussi contribué à causer plus de dégâts pour la population de la zone d’Abalak.

Rabi Assoumane Hamani.