Mil, maïs, sorgho, niébé : les prix de tous ces produits ont commencé à « flamber » dans la région d’Agadez. Ce constat préoccupant émane de la Direction régionale du commerce et de la promotion du secteur privée d’Agadez.
Durant le mois de ramadan, la demande de produits alimentaires est traditionnellement en hausse ; c’est en particulier le cas du mil, qui sert de base à la bouillie, que les fidèles musulmans consomment au moment de la rupture quotidienne du jeûne. A l’approche du mois de carême, il semble que les commerçants de la ville d’Agadez aient anticipé et augmenté le prix des céréales. C’est du moins ce qu’estime Abdou Taher Awessou Directeur du commerce et de la promotion du secteur privée de la région d’Agadez
« On avait constaté une augmentation de ces prix dès le mois de février, donc en avril nous avions le mil qui était à 900 francs, le maïs à 800 francs, le sorgho à 900 francs, le niébé à 1300 francs donc d’ores et déjà, nos opérateurs économiques ont amorcé le mécanisme d’augmentation artificielle de leurs prix tout simplement pour maximiser le profit à l’occasion de ce mois béni de Ramadan. »
Un autre raison explique cette flambée des prix : la météo. Il est normal que les céréales deviennent de plus en plus rares au moment de la saison des pluies.
Maitre Maman Adam est un simple consommateur ; selon lui, la hausse des prix constitue un vrai problème. En disant cela, il ne pense pas seulement à lui. Sa préoccupation concerne surtout les pauvres. Il exhorte les commerçants à baisser leur prix afin de permettre aux plus démunis de fêter le carême dignement.
« Il n’est pas normal qu’à l’approche du carême, les prix des denrées puissent augmenter (autant). Maintenant nous demandons aux Président des (associations de) commerçants et de vendeurs de convaincre leurs adhérents de faire en sorte que les prix puissent soit baisser soit se stabiliser. …… afin de permettre aux plus pauvres, malgré tout, de s’approprier, cette fête et d’observer le mois de carême. »
Les autorités communales d’Agadez ont procédé à l’occasion de ce mois de ramadan à une opération de vente à prix modéré de 55 tonnes de mil, en espérant qu’elle produise une détente sur les prix ; hélas la demande reste forte.
Moussa Mamane depuis Agadez pour le studio Kalangou.