L’acteur de la société civile, Ali Idrissa, interpellé puis relâché samedi, a été entendu ce lundi à la P.J

Ce lundi 22 mai 2017, Ali Idrissa Nani, coordinateur du Rotab (Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire) et membre du collectif des organisations de la société civile,…
L’acteur de la société civile, Ali Idrissa, interpellé puis relâché samedi, a été entendu ce lundi à la P.J

Ce lundi 22 mai 2017, Ali Idrissa Nani, coordinateur du Rotab (Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire) et membre du collectif des organisations de la société civile, a été entendu dans les locaux de la police judiciaire de Niamey. Les motifs de cette audition n’ont pas été précisés officiellement ; « son dossier reste ouvert » affirment ses collègues de l’Organisation de la société civile, contactés par Studio Kalangou.

Tout est parti, du discours prononcé le samedi 20 mai, par Ali Idrissa Nani, suite à l’interdiction, par le maire de la ville de Niamey, de la marche prévue le jour par un collectif des organisations de la société civile nigérienne. 

Dans cette allocution, Ali Idrissa Nani avait déclaré, notamment « Avec cette nième interdiction,  Issoufou Mahamadou, (ndr Président de la République du Niger) vient de montrer à la face du monde qu’il a mis entre parenthèses la démocratie au Niger. Dans les jours qui suivent, il aura la réponse appropriée par rapport à son comportement anti-démocratique. Nous userons de tous les moyens pour la restauration de la démocratie dans notre pays »

Quelques heures après avoir prononcé ses paroles, Ali Idrissa Nani, était interpellé par la police Judiciaire dans l’après-midi et relâché quelques heures plus tard.  

Le lendemain, Moussa Tchangari, président de l’organisation « Alternative Espace Citoyen » s’exprimait à ce sujet en ces termes :  

« Nous considérons cette interpellation comme une manœuvre d’intimidation à l’égard de la société civile nigérienne. Nous avons le devoir de répondre de façon responsable, de façon ferme et déterminée….à toutes ces manœuvres de provocations, toutes ces actions qui vont à l’encontre des règles minimales de la démocratie et de l’Etat de droit qu’on cherche aujourd’hui à mettre totalement entre parenthèses. Nous société civile, nous réitérons encore une fois notre détermination à continuer notre combat par les moyens légaux mais aussi d’autres moyens que nous pouvons aussi exploiter. »

Cette affaire intervient dans un climat déjà tendu entre les organisations de la société civile et l’opposition d’une part et le gouvernement d’autre part. C’est ainsi que Amadou Djibo dit « Max », Président du Front pour la Restauration  de  la Démocratie et la Défense  de la République- FRDDR (la coalition  des partis membres de l’opposition) a été placé jeudi sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Niamey. Il y est actuellement détenu pour je cite «appel à la violence et incitation à la sédition ».

Du côté de la mouvance au pouvoir, le secrétaire à la Communication du Pnds Taraya, Iro Sani, on affirme que  « cette opposition-là n’est pas une opposition démocratique et ne respecte aucune loi de la République ».

Le président du Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République(FRDDR) sera jugé pour flagrant délit mardi 23 mai selon le porte-parole de l’opposition.