Depuis longtemps, les carburants de contrebande, également appelés « carburants fraudés » inondent le marché local de la région d’Agadez, la plus vaste région du Niger. La région de l’Aïr fait frontière avec la Lybie et l’Algérie qui sont tous des pays pétroliers. C’est de ces pays que provient le carburant « fraudé », au grand désespoir des responsables des stations d’essence. Les carburants qu’ils ont en stock se vendent mal ;
Studio Kalangou a interrogé Mohamed TOYI gérant station Aïr Service à Agadez
« Notre ennemie commun, c’est d’abord la fraude, deuxièmement ce sont les vendeurs ambulants qui ne paient aucune taxe. Alors que nous, stations-services, nous essayons d’être en règle vis-à-vis du fisc. ……Nous voyons des vendeurs ambulants s’installer à zéro mètre d’une station-service, ils cassent les prix parce qu’ils se ravitaillent au marché noir. Il y a la fraude…et si il y a fraude, c’est la faute de l’Etat.
L’Etat dispose de forces de sécurité, de barrières, de douaniers. Tout ce passe devant l’Etat. Personne ne dit rien. »
La direction régionale de la douane en appelle à l’esprit de responsabilité des habitants de la ville ; elle demande aux populations de dénoncer la fraude ; elle pointe aussi la faiblesse des moyens dont elle dispose pour lutter contre la fraude…le colonel Amadou Maman DJIMRAW Directeur Régional de la douane d’Agadez a répondu aux questions de Studio Kalangou
« La douane à elle seule ne peut pas lutter contre la fraude des hydrocarbures dans la région d’Agadez. Parce que d’abord, nous avons un problème d’effectif, nous sommes carrément en sous-effectif. […].
Il faut des moyens humains, il faut aussi des moyens logistiques pour y arriver. Et il faut surtout … avoir l’appui des autres forces de défense.
On constate aussi que la population ne parle pas. La population préfère se taire. Elle doit dénoncer. Il faut prévenir la brigade. A défaut de prévenir la police, prévenez la douane. »
Le 13 avril dernier un incendie s’est déclaré au marché Est d’Agadez et a fait un mort et un blessé, suite au stockage anarchique d’hydrocarbures « fraudés ».