La mise en service de la centrale thermique de Guru Banda, le mois dernier a-t-elle mis fin aux coupures d’électricité dans l’agglomération de Niamey ?
A l’évidence, les coupures d’électricité apparaissent tout aussi nombreuses, et les consommateurs se plaignent…
Un reporteur de Studio Kalangou s’est rendu dans la périphérie de Niamey et il raconte :
Assise devant sa maison, un éventail à la main, Hamsatou attend le retour de l’électricité. Comme tous les habitants du quartier, elle juge cette situation insupportable et déclare ne plus savoir à quel saint se vouer :
« Dans la journée, il fait chaud on ne peut même pas rester à l’intérieur, et à l’extérieur, il fait très chaud. On utilise des éventails pour se procurer un peu d’air. Mais c’est très fatigant à la longue. On est obligé de boire l’eau froide du robinet. Sans l’eau fraiche, j’ai tous les problèmes du monde. Ces coupures de courant nous compliquent la vie. »
Un peu plus loin dans le virage, se trouve sur la droite, l’atelier de soudure d’Abdou ; lui aussi, il attend assis sur un blanc, le regard sombre, le retour de l’électricité ; Abdou ne cache pas sa colère et il martèle : « si les coupures d’électricité se poursuivent, alors il va falloir que la Nigelec (Ndr Compagnie nationale d’électricité) fasse un geste et baisse les prix ».
« Dans les 8 heures que durent la journée, on passe souvent 4 heures de temps sans électricité. Mais cela n’empêche qu’il n y a aucun changement, (aucune ristourne) quand la facture vient. Souvent même, elle est en augmentation. Souvent les factures montent à 20 ou 25 000 CFA, or, jusqu’à présent, la NIGELEC ne s’est pas expliquée pour nous dire : voilà le problème. »
Sollicité par « Studio Kalangou » ; la direction générale de la NIGELEC n’a pas souhaité réagir.
Pour rappel, la ministre de l’énergie, Amina Moumouni, avait expliqué le 9 avril dernier les coupures persistantes par une surcharge du réseau, malgré la mise en service de la centrale thermique de Guru Banda.
Le mois d’avril, est habituellement au Niger, un mois de canicule et c’est le moment où plusieurs villes du pays sont confrontées à un sérieux problème d’eau. Un autre reporteur de Studio Kalangou s’est rendu au quartier Talladjé de Niamey. Voici son récit :
Nous sommes à Talladjé l’un des quartiers périphériques de la capitale. L’eau ne coule plus depuis 6h ce matin.
Une situation qui affecte les habitants de ce quartier majoritairement pauvre.
Alpha le propriétaire d’une borne fontaine, gagne normalement jusqu’à 6 000 f par jour, en vendant de l’eau ; ces jours-ci, son revenu a diminué de moitié. C’est avec impatience qu’il attend que les choses s’arrangent
« Notre véritable problème est que tous les jours, nous ne sommes alimenté en eau qu’entre 2h et 6h du matin. Comment pourrais-je faire pour avoir de l’argent, si je n’ai pas d’eau ? Car mon travail est la vente d’eau. Par mois, je peux gagner entre15 à 20.000 francs. S’il n y a pas de l’eau, je suis désœuvré. Sinon je ne sais rien faire d’autre pour gagner de l’argent. »
Devant la borne fontaine d’Alpha, les revendeurs d’eaux ambulants attendent aussi, leurs charrettes chargées de bidons vides.
Et ce, depuis le lever du soleil.
Pour eux aussi, pénurie d’eau signifie baisse du chiffre d’affaires…..
Mouhamoud, qui s’est installé ici il y a deux ans, venant de Banibangou (région de Tillabery), témoigne :
«Si l’eau vient la nuit, c’est à ce moment-là qu’on cherche à vendre quelque chose. Le matin, quand ça s’arrête, on est bloqué, alors que nous avons plus besoin d’eau la journée que dans la nuit. La nuit, il nous faut aller donc frapper à la porte des gens pour les réveiller, ce n’est pas bien, la SEEN (Ndr : Société d’exploitation des eaux du Niger) doit prendre des dispositions. »
Le quartier de Talladjé est confronté à ce problème d’eau depuis le début de la période de grande canicule. Une seule solution : se réveiller tard dans la nuit pour s’alimenter en eau, car la journée il y a peu de chance que l’eau coule du robinet…….Une mère de famille raconte : Nous courons toujours de gauche à droite, avec des bidons, à la recherche d’eau et pire le problème est double, sans eau ni électricité. »
Niamey n’est pas la seule à être touchée ; d’autres capitales provinciales y sont confrontées à ces problèmes, malgré les efforts affichés par les autorités pour y remédier.