Cinq jours après l’intervention des forces de l’ordre sur le campus de l’Université Adoul Moumouni de Niamey, le Secrétaire général adjoint du Comité Directeur de l’USN Yahé Djibo, et son secrétaire chargé à la presse Ousseini Amani Hamadou, arrêtés mercredi à Niamey, ont été placés vendredi sous mandat dépôt à la prison civile de Niamey.
L’UENUN, la structure syndicale des étudiants a rendu public jeudi 13 avril son propre bilan des événements du 10 avril : elle avance le chiffre d’un mort, trois personnes portées disparues, 200 blessés et 62 personnes arrêtées
Pour rappel, le gouvernement lui affirme qu’aucune perte humaine n’est à déplorer du fait de l’intervention policière et que la mort du jeune étudiant est la conséquence d’un accident.
Dans sa déclaration rendue public jeudi après-midi, l’UENUN pointe du doigt certains responsables politiques. Sita Hamidou Diabiri, secrétaire General de l’Union des Etudiants Nigériens à l’Université de Niamey a dénoncé au micro de Studio Kalangou « un projet macabre qui consiste tout simplement à la fermeture du campus universitaire pour se débarrasser des étudiants un tant soit peu parce que le contexte est que le gouvernement n’a pas la capacité de donner des réponses claires et concrètes aux revendications que nous avons posé. »
La protestation des organisations estudiantines du Niger est relayée par leurs camarades de Paris. Le samedi 15 avril, l’ « Union des étudiants et stagiaires nigériens en France » projettent d’organiser une manifestation en soutien à leurs camarades de Niamey. Selon Yayé Harouna Abdoul-Latif, secrétaire général de l’organisation, plus de 200 étudiants nigériens boursiers de France vivent aussi dans la précarité car n’ayant pas perçus de bourses depuis la rentrée académique 2016-2017. « Nous avons le soutien de toutes les organisations syndicales européennes qui ont signées une plateforme revendicative commune avec nous. » se félicite Yayé Harouna Abdoul-Latif.
Par ailleurs, les parents de Malla Bagalé, le jeune homme qui a trouvé la mort lors des affrontements, n’ont pas encore reçu l’autorisation de récupérer le corps de la victime.
Joint au téléphon, le père de la victime a dit son désarroi au micro de Studio Kalangou, il a confirmé que le principe d’une autopsie avait été retenu : « on ne s’y est pas opposé » a-t-il déclaré. Il note : « ils ont vu que ça n’avait pas de sens ». Le père de Malla Bagalé précise que le dossier est désormais géré par la police judiciaire.