Une fois de plus, les enseignants du Niger sont descendus dans les rues des grandes villes du Niger ce mardi 7 mars pour exprimer leur mécontentement. Une initiative destinée à appuyer le mot d’ordre de grève de cinq jours entamée la veille, lundi, à l’initiative de la synergie Cause (Convergence d’action unitaire de l’enseignement) et Synaceb (Syndicat national des agents contractuels et fonctionnaires de l’éducation de base).
Les reporters de Studio Kalangou ont suivi l’évènement à Niamey et en région
« Le SYNACEB vive ! Tous Unis nous vaincrons ! » : Ils étaient des milliers d’enseignants à scander ce slogan, à Niamey ; la manifestation s’est déroulée de la place Toumo à la celle de la Concertation.
Issoufou Arzika Co-coordonnateur de CAUSE-Niger a déclaré à Studio Kalangou que l’objectif de cette marche était d’«(…) amener le gouvernement à respecter ses engagements et de répondre aux revendications des enseignants ».
Ces engagements concernent « notamment les questions de menaces pour fait de grève, de la grille spéciale, du recrutement qui doit être finalisée et qui ne l’est pas.
Parmi les sujets qui mettent les enseignants en colère, il y a la décision du ministère de l’enseignement primaire d’évaluer les 72 000 enseignants.
Madame Bassirou Fanta, une enseignante a expliqué pourquoi elle jugeait cette mesure d’évaluation inacceptable : « C’est une évaluation hasardeuse que le gouvernement veut faire. Nous ne sommes pas d’accord avec cette évaluation-là. Nous ne sommes pas d’accord avec cette façon de faire…Vraiment nous mettre dans des salles pour nous dire de nous évaluer, nous voyons que ce n’est pas normal. »
A Dosso, ils ont été des centaines d’enseignants à marcher pacifiquement ce mardi matin de la direction régionale de l’éducation au gouvernorat, en scandant des slogans sur leur situation socioprofessionnelle et leurs revendications. En recevant leur cahier des doléances le gouverneur de la région Moussa Ousmane a promis aux organisateurs de la marche de le transmettre à qui de droit.
La même mobilisation a été constatée à Agadez, de la place des martyrs à l’ancienne tribune officielle et à Bouza de la direction départementale de l’enseignement primaire à la préfecture où nos correspondants nous apprennent que les autorités locales ont reçu les responsables syndicaux en s’engageant à faire suivre leurs réclamations.
Par contre à Maradi, la marche prévue ce matin a été interdite par les autorités communales « pour non-respect du délai du dépôt de la demande ». Cependant les responsables syndicaux et la base se sont réunis en masse au siège régional de l’USTN pour une assemblée générale d’information. Le Co-coordonnateur de Cause Niger Maradi Mahamadou Salissou, a affirmé à Studio Kalangou «que malgré les intimidations et menaces, d’hier à aujourd’hui leurs militants ont bien suivi le mot d’ordre de grève ».