Depuis la mission menée par le Ministre de mines et les autorités régionales d’Agadez au Djado la semaine dernière pour annoncer sa fermeture, le site aurifère du Djado est en train de se vider.
Le 28 février dernier, était le dernier délai accordé aux orpailleurs et commerçants pour quitter les lieux. Des dizaines de camions transportant chacun plus de 300 personnes sont entrés dans la ville d’Agadez. Les personnes ainsi déplacées, plusieurs milliers, se retrouvent dans une situation difficile.
Une des personnes déplacées a décrit à Studio Kalangou la situation :
« C’est (…) à la gare que se fait le chargement des passagers et de leurs bagages dans les camions. (…). Celui qui n’a pas les frais de transport peut se présenter à la compagnie pour se faire enregistrer. Il sera fouillé, il ne doit détenir ni couteau ni lame sur lui, il ne doit porter que son bidon d’eau et sa couverture. A Agadez, plus de 30 000 personnes sont entassées là-bas, certaines s’adonnent à la mendicité. (…) A la gare ce matin, il y a plus de 50 véhicules qui sont chargés et prêt à partir. »
Sadou Soloké le gouverneur d’Adagez, s’est indigné au micro de Studio Kalangou des conséquences de cet afflux de population sur la situation sanitaire et sécuritaire de la ville :
« C’est toujours la commune urbaine d’Agadez qui va subir les conséquences du retour des gens qui sont sur le Djado. (…) C’est la commune urbaine d’Agadez qui va subir les conséquences du point de vue assainissement, du point de vue insécurité et même du point de vue de l’accès aux services sociaux de base. (…) Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’il y aura un débordement, une surcharge dans la commune urbaine d’Agadez. »
Le gouverneur a également indiqué, qu’en attendant la réouverture du site aurifère du Djado, dont la date n’a toujours pas été décidée, des mesures ont été prises par la commune pour préserver la ville du banditisme et du vol :
« Un certain nombre de précautions sont en train d’être prises, notamment (pour parer) à l’insécurité résiduelle, et éviter le vol dans les domiciles privés. C’est vrai ; ce sont des facteurs qu’on ne peut pas maitriser séance tenante, mais on est en train de prendre des précautions, c’est une obligation pour la commune et pour l’Etat, d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. »