L’avenir de l’école au Niger : Studio Kalangou a réuni, le 23 novembre, dans ses studios plusieurs spécialistes de la question. Morceaux choisis :
– Dandakoye Amadou, Président de l’Association nigérienne des établissements scolaires privés du Niger
« C’est la faute du politique. Par ce que tant que l’école est politisée, il n y a rien à faire….Les fondateurs des écoles privées ne sont pas des parvenus, ce sont des gens qui sont soucieux de l’école nigérienne. Quelle soit école privée ou publique, que les élèves soient du privé ou du public, ce sont tous des enfants nigériens. Et les deux (types) d’écoles concourent à former des cadres qui doivent demain promouvoir la défense du Niger. »
– Alio Hassane Samna, Co-coordinateur de la cause Niger
« Pour que l’école puisse retrouver ses lettres de noblesse, la première chose à faire c’est d’abord de la dépolitiser. Après avoir dépolitisé l’école, il faut créer les conditions, pour que ceux qui sont censés développer le pays demain puissent avoir les compétences nécessaires. Puisque si nous n’arrivons pas à ça, nous allons former que des bandes de criminels, nous allons former des terroristes, nous allons former des êtres nuisibles, nous allons fabriquer des bombes atomiques. Parce que des personnes sans formation, c’est vraiment un danger pour le Niger, pour l’existence de notre pays. »
– Moukeila Halidou Secrétaire général du Syndicat national des enseignants de base.
« Lorsqu’on ne prépare pas la relève, à la longue nous risquons de nous confronter à une administration qui en réalité ne peut plus même faire une correspondance. A la limite, nous risquerons de recourir comme dans l’ancien temps à des pays étrangers pour venir gérer notre administration….. Lorsqu’ il n’y a plus la qualité, qu’on crée toute les conditions pour faire échouer la jeunesse actuelle. »
« ….Aujourd’hui l’école publique nigérienne est complètement à terre… Lorsque l’enseignant peut faire 3 mois, 4 mois sans toucher de salaire, qui vous dit que l’enseignant peut enseigner ? Et pourtant on continue à faire passer les élèves. Qu’ils soient bons ou mauvais, on les fait passer dans les classes supérieures… A la longue, on va se retrouver avec des élèves qui vont venir avec des diplômes mais qui à la limite ne peuvent même plus écrire leur nom. »
« L’état est le seul responsable du système éducatif nigérien, il revient à l’Etat de créer les conditions pour stabiliser le secteur éducatif nigérien et on ne peut pas aujourd’hui stabiliser le secteur, tant qu’on ne sécurise pas les enseignants dans l’exercice de leurs fonctions. »
– Achana Maïna, Directeur des ressources humaines du Ministère de l’enseignement primaire, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales
« Les problèmes financiers ont fait que l’Etat peine souvent à payer les salaires ; font qu’il y a des débrayages, et nous fondons l’espoir que les négociations entreprises entre les partenaires, vont leur permettre de surmonter cette difficulté afin que le calme revienne, pour qu’on s’attelle véritablement à la création d’une école de qualité pour tous. »