C’est finalement hier soir que la communauté internationale a choisi de publier la proclamation d’action de Marrakech. Une déclaration politique qui se veut rassurante. Ebranlés par l’élection de Donald Trump, les négociateurs ont cherché à préserver les acquis de Paris en évitant les divisions, notamment sur la mobilisation du Fonds de financement. La « COP de l’action » connaît des avancées, mais par petites touches. Alassane Kouzi Mahamdou
«Nous, chefs d’État, de gouvernement, et délégations réunis à Marrakech, sur le sol africain (…) appelons à l’engagement politique maximal pour lutter contre le changement climatique. (…) La dynamique en faveur du combat contre le réchauffement, constatée toute cette année, est irréversible»,» a déclaré le texte des États, longuement applaudi à la fin par les délégués réunis en session plénière.
Une déclaration d’abord politique, qui reste cependant floue sur les ambitions concrètes de la « COP de l’action », notamment sur les mécanismes du Fond vert. Les pays en voie de développement avaient pourtant affiché leur détermination en début de sommet. Seuls acquis : une déclaration d’intention pour simplifier rapidement l’accès aux fonds de financement, et un doublement de la contribution actuelle (passant de 10 à 20 milliards de dollars d’ici 2020). L’objectif de 100 milliards est encore loin.
L’élection de Donald Trump la semaine dernière a bouleversé la dynamique des négociations et contraint les négociateurs à privilégier le compromis. Quinze pays ont rejoint la liste des signataires de l’accord en moins d’une semaine ; les déclarations rassurantes se sont multipliées, dont celles de John Kerry et d’une centaine de grandes entreprises américaines qui ont invité le nouveau président à la raison. L’incertitude demeure sur la contribution financière des Etats-Unis, deuxième pollueur de la planète.
Par ailleurs, Alassane, les acteurs ont également multiplié les annonces parallèles au cours de ces derniers jours.
Oui Création de nouveaux fonds d’appui aux projets existants ou prioritaires ; Contributions exceptionnelles de pays comme la France qui s’engage comme l’année dernière sur les énergies renouvelable ; création de commissions transversalUne commission sahel qui aura notamment en charge « la Grande muraille verte pour le Sahel » et « la conservation du Bassin du Lac Tchad » piloté par le Niger ; Une commission “Fonds bleu destiné à la préservation du bassin du Congo” pilotée par le Congo ;et une commission en charge des Etats insulaires de l’Afrique pilotée par les Seychelles. Et cela, pour améliorer la cohérence et la synergie de projets transversaux et l’accès aux fonds.
Des avancées par petites touches qui souhaitent compenser le manque d’accord global sur le fonds vert et le transfert de technologies. Le groupe Afrique et le groupe G77 (pays les moins avancés), qui regrettent que l’agriculture soit la grande oubliée de ce sommet, continuent de travailler en commission. Aucun accord sur ce secteur pourtant primordial pour le continent. Les négociateurs cherchent également à arracher dans la dernière ligne droite un effort conséquent sur les fonds d’adaptation et des engagements fermes sur l’échéancier des contributions.