A la Cop 22, la conférence des Nations Unies sur le climat, on entre dans le vif du sujet. En discussion, la mise en œuvre des CPDN « Contribution Prévue Déterminée Nationale »
C’est le programme d’action de chaque pays membre de la CEDEAO ou du CILSS.
Les engagements des pays ont été revus à la hausse avant la COP22 à Marrakech…et ces engagements seront contrôlés par un groupe d’experts de l’ONU.
Ce qui est perçu par certains membres de délégations africaines comme une forme de contrainte.
Reportage de notre envoyé spécial à la COP 22 à Marrakech, ALHASSANE KOUZI Mahamadou.
A la COP 21, les Etats avaient fait une évaluation de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils avaient identifié les domaines prioritaires en matière de pollution et proposé des solutions à travers des projets concrets. Avec ces contributions, chaque pays a constitué son propre programme d’action intitulé Contribution Prévue Déterminée Nationale ou CPDN. Ce document devait permettre au Groupe d’experts onusiens inter-gouvernemental pour les changements climatiques, le GIEC, de contrôler l’avancée des engagements de chaque nation. Mais voilà, le GIEC, a trouvé que les propositions n’étaient pas suffisantes pour atteindre l’objectif. Selon eux, ces contributions allaient mener à une hausse de température globale de 4°C contre les 2°C fixés. Des efforts ont donc été demandés à l’issue du sommet de Paris…
Aboubacar Diabaté, directeur de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable du Mali.
« Ce que chaque pays voulait faire comme effort pour réduire, effectivement n’était pas suffisant pour stabiliser l’évolution de la température à 2 degré ou 1,5 degré Celsius. Il a donc été demandé à chaque pays de revoir sa copie pour être un peu plus ambitieux. Donc c’est ce qui a été fait. Et ce qui a été déposé maintenant on a appelé ça CPDN, contribution déterminé au niveau national. C’est à dire, voilà l’effort que nous avons envie de faire dans les cinq prochaines années pour réduire et là maintenant ça s’impose à vous. A partir de maintenant où le pays a déposé auprès des Nations Unies sa contribution, le pays est tenu de respecter. »
A partir de ce moment, le défi qui reste à relever c’est celui de pouvoir intégrer ces CPDN dans les plans nationaux de développement. le CILSS (le comité permanent inter Etat pour la lutte contre la sècheresse au sahel) œuvre à appuyer les pays membres dans l’atteinte de cet objectif.
Dr Edwige Yaro Botoni, membre du secrétariat exécutif du CILSS basé au Burkina Faso.
« On a un travail à faire, celui d’appuyer les pays à intégrer ces CPDN dans les processus de planification de sorte à capter non seulement les financements internes mais également les financements externes à travers les différents fonds climat qui sont disponibles. Donc c’est vraiment l’accompagnement aux pays pour opérationnaliser à travers l’intégration des CPDN dans les processus de planification dans les documents de planification. »
La question du financement de ces contributions déterminées des pays, reste aussi une des préoccupations à laquelle la CEDEAO tente de répondre.
Raoul Kouamé, coordinateur de projet changement climatique au niveau de la commission de la CEDEAO.
« L’année dernière nous avons engagé un processus pour l’élaboration. Cette année on a mis un processus en place avec le fonds vert climat pour aider les pays à mobiliser les ressources pour pouvoir mettre en œuvre les CPDN. »
La COP22, appelée COP DE L’ACTION est l’occasion pour les pays de déterminer le mécanisme de financement des projets d’adaptation au changement climatique et d’atténuation des gaz à effet de serre.