Agadez, capitale de la plus vaste région du Niger a subi ses dernières années les effets du changement climatique: sécheresse et inondation qui ne sont que les facettes d’une même réalité. A savoir, le désordre que l’activité de l’Homme a introduit dans l’environnement.
Le reportage de notre correspondant d’Agadez Moussa Mamane au moment même où se déroule la conférence sur le climat, COP22, au Maroc
A Tassakan Talam, village situé à 8 kilomètres de la ville d’Agadez, l’une des manifestations du changement climatique est le débordement du KORI, un cours d’eau à écoulement sporadique, qui a eu des effets dévastateurs sur les cultures … Mais, la sécheresse a aussi fait des ravages…Mohamed Ibra chef du village Tassakan Talam ne peut que regretter le passé
« Il n y a pas de pluies comme avant, il n y a pas de pâturage comme avant, il y a beaucoup d’espèces disparues maintenant. Si on prend la faune, il n’y en a plus maintenant. … On va prendre conscience que les gens vont changer leur mode de vie. Tout ce qu’ils connaissaient avant ont disparu, les animaux maintenant n’ont aucune valeur ».
La sécheresse et la désertification touchent aussi d’autres départements de la région comme Aderbissanat et Ingall. Face à ce phénomène, les services de l’environnement ne sont pas restés inertes…La solution est double ; elle s’appelle
– récupération des terres
– fixation de dunes.
Le Colonel Mani JIKA le directeur régional de l’environnement et du développement durable d’Agadez
« Voyez-vous en 2015 nous avons réalisé pour ce qui concerne la récupération des terres 1782,55 hectares pour un coût de 287 315 000 Fcfa. Ce qui a amené la création d’environ 713 emplois. Et tout ceci est financé par l’état et ses partenaires techniques et financiers. Pour ce qui concerne la fixation des dunes, nous avons eu à réaliser 2015 137,5 hectares pour un coût de 32 700 000 Fcfa. Ce qui nous a amené à créer 57 emplois pendant 4 mois.
Pour mettre en place ces projets, il faut de l’argent ; la Banque mondiale a mis la main à la poche, pour financer, à hauteur de 63 millions, un des six programmes conçus par l’Etat du Niger pour faire face aux effets du réchauffement climatique. Ce projet porte le nom de Projet d’Actions Communautaires pour la Résilience Climatique (PACRC).
A quoi va servir cet argent, Hamidou IRO est le coordonnateur de ce projet…..
« Nous intervenons pour permettre la recharge de la nappe phréatique, la mobilisation des ressources en eau, et nous concevons des ouvrages adaptés à cette question de changement climatique. Mais, les moyens que nous utilisons, sont les moyens ordinaires que vous connaissez. Ce sont des matériaux adaptés à la situation ».
Reste que ces mécanismes et ces techniques aux intitulés si sophistiqués ont besoin d’être compris et intégrés par la population pour être efficaces. Les autorités en charge de ces questions à l’échelon régional d’Agadez promettent de faire plus et mieux en matière de sensibilisation sur les méfaits de la sècheresse et la désertification.